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La justice française enquête sur l’espionnage par Pégase de 25 journalistes, dont un espagnol.
Un tribunal d’instruction français a ouvert une procédure le 1er juillet à la demande du ministère public pour déterminer si un État était responsable de l’interception des téléphones d’Ignacio Cembrero et du reste des journalistes.
Une chambre d’instruction française a ouvert une procédure sur l’espionnage de 25 journalistes, dont un Espagnol, par le programme Pegasus, après avoir accepté la plainte déposée le 1er juillet par le parquet français, selon l’Agence France-Presse (AFP).
L’enquête sur ces événements a débuté le 20 juillet 2021 après que le parquet français a reçu une plainte déposée par Reporters sans frontières au nom de deux journalistes franco-marocains qui affirmaient que leurs téléphones avaient fait l’objet d’un espionnage présumé au moyen d’un logiciel fourni par la société israélienne NSO Group.
Ces actions en justice ont ensuite été rejointes par 16 journalistes de sept pays, dont Ignacio Cembrero, rédacteur en chef d’El Confidencial. Deux autres reporters ont déposé d’autres plaintes, portant à 25 le nombre total de journalistes de dix pays, qui ne désignent pour l’instant aucun auteur connu.
Trojans dans les terminaux
Selon les informations recueillies par El Periódico de España, l’enquête judiciaire française a été ouverte pour déterminer s’il y a eu un accès frauduleux aux téléphones des journalistes, notamment pour déterminer si ces terminaux ont reçu des chevaux de Troie informatiques.
Le ministère public considère qu’il existe des indices permettant de penser que les délits présumés d’organisation criminelle, d’interception de la correspondance numérique, d’obtention illégale d’informations informatiques privées et de vente de matériel pour réaliser l’interception de communications, entre autres, ont pu être commis. L’enquête française évoque la possibilité que cet accès frauduleux ait pu être réalisé par un État, sans désigner un État en particulier.
Cependant, les journalistes eux-mêmes et d’autres experts ont évoqué la possibilité que le Maroc soit responsable des attaques de Pegasus, un pays qui a nié toute responsabilité dans ces événements. En effet, début juillet, les autorités marocaines ont dénoncé le journaliste espagnol Ignacio Cembrero, spécialiste de l’information sur le Maghreb, et victime d’espionnage.
Consortium de journalistes
La plainte a été déposée en Espagne après que M. Cembrero a donné son avis après avoir été interrogé par la presse sur l’enquête menée par un consortium de médias, dont « The Guardian », « Le Monde », « Süddeutsche Zeitung » et « The Washington Post », qui l’a identifié comme l’un des 180 journalistes qui auraient été espionnés par Pegasus. L’enquête révèle également qu’en plus des reporters, environ 600 hommes politiques, 85 militants des droits de l’homme et 65 cadres d’entreprises ont été pris pour cible.
Cependant, aucun État suspect n’a été identifié dans les enquêtes ouvertes par la France ou dans les investigations menées par le magistrat José Luis Calama à l’Audiencia Nacional sur l’espionnage contre le président Pedro Sánchez et les ministres de la défense, Margarita Robles et de l’intérieur, Fernando Grande-Marlaska.
L’Association de la presse de Madrid a publié une déclaration le 22 juillet dans laquelle elle a souligné que, selon le plaignant, Reporters sans frontières, les actions en justice menées en France dans le cadre de l’espionnage de journalistes sont « la seule possibilité qui existe pour que les responsables soient identifiés, inculpés et condamnés ».
La provincia, 02/08/2022
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