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«Entre 702 et 828 millions de personnes ont été touchées par la faim en 2021», soit environ 9,8 % de la population mondiale, indiquent dans un rapport conjoint la FAO, le Fonds international pour le développement de l’agriculture, l’Unicef, le Programme alimentaire mondial et l’Organisation mondiale de la santé. C’est 46 millions de plus qu’en 2020 et 150 millions de plus qu’en 2019, deux années marquées par l’épidémie de Covid-19 qui a durablement affaibli les systèmes alimentaires. Et, d’ici la fin de la décennie, ce sont environ 670 millions d’humains qui devraient toujours en souffrir. La pandémie, l’inflation du Dollar, la guerre en Ukraine ont engendré la hausse des prix des produits dans le Monde.
En Afrique, le continent le plus touché et la famine est un danger imminent pour plusieurs pays africains comme au Yémen. Le Nigeria faisait partie d’une poignée de pays classés au niveau d’alerte le plus élevé dans le dernier rapport des Nations Unies sur les «points chauds de la faim ». Cette année, le nombre de personnes au Nigeria incluses dans la catégorie «urgence» du système international de classification de l’insécurité alimentaire, devrait atteindre près de 1,2 million entre juin et août. «L’Afrique n’a aucun contrôle sur les chaînes de production ou de logistique et est totalement à la merci de la situation”, a déclaré le président sénégalais Macky Sall, président de l’Union africaine, avant un voyage en Russie, ce mois-ci pour chercher une solution à la crise.
Sall a ensuite averti, dans une interview à France 24, que la famine pourrait déstabiliser le continent. La Somalie et l’Éthiopie font face à une intersection mortelle de changement climatique, de conflit et de hausse des prix des denrées alimentaires. Avec le Kenya, les pays sont au milieu de leur pire sécheresse depuis quatre décennies. Plus de 18,4 millions de personnes en Somalie, en Éthiopie et au Kenya, sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, selon les Nations Unies.
En raison des «conditions climatiques très sévères», les pays de la Corne de l’Afrique ont dû importer plus de nourriture que d’habitude cette année, a déclaré David Laborde, chercheur principal à l’IFPRI. Mais la Somalie dépend de la Russie et de l’Ukraine pour plus de 90% de ses importations de blé.
La Somalie et l’Éthiopie relèvent également de la catégorie d’alerte la plus élevée des Nations Unies – la phase 5 de la classification de la phase intégrée – où certaines populations sont « identifiées ou projetées de connaître la famine ou la mort».
49 millions de personnes sont confrontées à la famine alors que la guerre en Ukraine fait rage. «La crise est pire maintenant qu’à n’importe quel moment de ma vie, en travaillant en Somalie depuis 20 ans et c’est à cause de l’effet aggravé de la guerre en Ukraine», a déclaré Mohamud Mohamed Hassan, directeur national de l’organisation caritative « Save the Children » pour la Somalie. «Le plus choquant dans cette situation est que la principale cause (de la famine) n’est pas tant un déficit global de production qu’un système alimentaire mondial profondément inégal et déséquilibré», a réagi dans un communiqué l’ONG Oxfam France. L’Afrique souffre au moment où le Monde lui tourne le dos.
Le Carrefour d’Algérie, 27/07/2022
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