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L’économie mondiale est en berne et l’avenir s’annonce sombre. Le diagnostic est signé du Fonds monétaire international qui révise à la baisse ses prévisions de croissance et alerte sur le risque d’une récession mondiale. Ainsi cette année, il ne faudra pas s’attendre à une croissance supérieur à 3,2% , soit 0,4 point de moins que les dernières prévisions.
« L’économie mondiale est encore sous le choc de la pandémie et de l’invasion russe de l’Ukraine. Nous sommes maintenant confrontés à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines. La croissance de la production mondiale a été révisée à la baisse à 3,2 % cette année et à 2,9 % l’année prochaine, tandis que l’inflation a été révisée à la hausse à 6,6 % dans les économies avancées et à 9,5 % dans les économies émergentes et en développement. Les trois plus grandes économies du monde, les États-Unis, la Chine et l’Europe sont au point mort » explique Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef au FMI.
La prévision de croissance des Etats-Unis pour cette année est abaissée de 1,4 point par rapport à avril, à 2,3%.
Et la probabilité que la première économie du monde échappe à la récession est désormais faible, a averti M. Gourinchas lors d’une conférence de presse: « l’environnement actuel suggère que la possibilité que les Etats-Unis échappent à la récession est mince en effet (…) C’est un chemin très étroit ».
La Chine a, elle, enregistré « un ralentissement pire que prévu », avec 3,3% de croissance projetée (-1,1 point) à cause des fermetures liées au Covid-19 et de « l’aggravation de la crise immobilière ».
Quant à la zone euro, la prévision de croissance est abaissée de 0,2 point, à 2,6%, plombée par l’Allemagne, la France et l’Espagne, en conséquence, entre autres, de la guerre en Ukraine.
La Russie en revanche, qui fait face à une vague de sanctions internationales, devrait s’en sortir mieux que prévu en 2022, enregistrant un plongeon de son PIB de 6%, et non de 8,5% comme anticipé il y a trois mois, ce qui reste « une récession très sévère », a commenté le chef économiste.
Les prix ne cessent de grimper, partout dans le monde. L’inflation devrait atteindre 8,3% cette année à l’échelle mondiale. La guerre en Ukraine fait flamber les coûts de l’alimentation et de l’énergie. Des prix qui pourraient encore augmenter ; » l’arrêt complet des exportations de gaz russe vers les économies européennes en 2022 ferait largement augmenter l’inflation dans le monde » prévient le FMI.
Face à cela, les Banques centrales, dont la Fed aux Etats-Unis et la BCE en Europe, ont commencé à refermer le robinet des liquidités pour restreindre la consommation et desserrer la pression sur les prix.
Et elles doivent continuer, « parce qu’il est nécessaire de planter les graines de la stabilité macro-économique future », a commenté Pierre-Olivier Gourinchas.
Mais cela ne se fera pas sans mal: « une politique monétaire plus stricte aura inévitablement des coûts économiques, mais tout retard ne fera que les exacerber ».
El Khabar, 26/07/2022
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