Algérie, Emergence, commerce extérieur, exportations hors hydrocarbure, développement,
Les dernières statistiques rendues publiques par les services de Douanes concernant le commerce extérieur révèlent des performances sans précédent, tant au niveau des exportations hors hydrocarbure, qu’au plan de la maîtrise des importations. L’avancée perceptible de ces exportations confirme le respect des engagements pris, à savoir 7 milliards de dollars de recettes à la fin de l’année. Les 3,5 milliards de dollars réalisés au premier semestre oblige l’observateur au constat que la dynamique n’est en rien conjoncturelle, mais une lame de fond. On en veut pour preuve l’augmentation appréciable du nombre des exportateurs nationaux, actuellement au nombre de 2.000, alors qu’ils se comptaient sur les bouts des doigts, il y a quelques années.
Ce bond qualitatif constitue un motif de satisfaction pour les Algériens, qui attendaient avec une pointe d’impatience le sursaut salvateur de l’économie nationale. Il reste que tout le monde est conscient que 7 milliards de dollars est une goutte dans l’océan des échanges commerciaux à travers le monde. Mais il faut un début à tout et tout porte à croire que cette fois, l’Algérie a pris, enfin, le bon chemin . Cela se voit dans l’insistance des pouvoirs publics à vouloir à tout prix atteindre, à moyen terme, des chiffres importants en exportation hors hydrocarbures. Cela pour dire que l’effort fourni doit être soutenu dans le sens de l’encouragement des opérateurs nationaux à intégrer les marchés internationaux et ne jamais se dire que l’Algérie n’est pas compétitive dans l’un ou l’autre créneau.
Les avantages comparatifs dont dispose l’Algérie la place sur le podium du rapport qualité/prix dans toutes les industries. Grâce à sa main d’œuvre bien formée, une grande disponibilité de matière première et une énergie bon marché, l’économie nationale a tous les atouts pour séduire n’importe quel opérateur. Il suffit de vouloir, et en cela, force est de reconnaître la volonté politique clairement exprimée par le président de la République en faveur de la diversification de l’économie. On n’est plus dans la théorie, et les 3,5 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures en est une preuve tangible.
L’enjeu est de placer le pays sur orbite de la dynamique mondiale de l’heure. La guerre en Ukraine est en passe de redessiner la géopolitique mondiale. Celle-ci ne sera à l’avantage de l’Algérie qu’en cas d’un déploiement sérieux et offensif sur le terrain de l’économie mondiale.
Dans l’équation du nouvel ordre mondial qui pointe du nez, la géopolitique nourrit l’économie et l’inverse est aussi vrai. L’un ne va pas sans l’autre. Si l’un des vecteurs de l’émergence venait à manquer, l’Algérie risque une sorte d’apathie collective et un fort sentiment d’impuissance qui prend toutes les couches sociales. L’enjeu majeur sera d’éviter ce scénario catastrophe.
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 28/07/2022
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