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Le Premier ministre italien Mario Draghi effectuera demain une visite d’une journée en Algérie, en pleine crise que traverse son gouvernement et notamment après sa démission qui a été rejetée par le chef de l’Etat.
La visite de Draghi a été précédée par l’annonce par l’Algérie d’une augmentation du volume de ses approvisionnements en gaz vers l’Italie de 4 milliards de mètres cubes supplémentaires à partir de la semaine prochaine.
Depuis le début de l’année, l’Algérie a déjà livré 13,9 milliards de mètres cubes à l’Italie, dépassant de 113% les volumes prévus. Au total, cette année l’Algérie fournira à l’Italie 27 milliards de mètres cubes, donc près du tiers des besoins de ce pays. Ce qui fait de l’Algérie le premier fournisseur de l’Italie, qui reçoit deux fois plus de gaz d’Algérie que de Russie.
La perche tendue à Draghi
Par ces annonces de nouveaux approvisionnements, l’Algérie confirme, si besoin est, son statut de fournisseur fiable pour ses clients européens, notamment l’Italie vis-à-vis de laquelle Alger s’est engagée à fournir 9 milliards de m3 supplémentaires de gaz en 2023, comme convenu lors de l’accord signé il y a trois mois lors de la visite de Draghi à Alger.
Les 4 milliards supplémentaires annoncés ce week-end sont venus s’ajouter à deux autres milliards déjà assurés. Ce qui fait que l’engagement de fournir 9 milliards supplémentaires par an est déjà honoré aux deux tiers. Une performance qui est de nature à clouer le bec aux sceptiques, et aux esprits revanchards qui se recrutent chez le voisin de l’ouest, ayant exprimé leurs doutes au sujet des capacités de l’Algérie à honorer son engagement à fournir les 9 milliards de m3 de gaz que prévoit le contrat avec l’Italie. Au grand dam de ceux-là, le contrat est non seulement bien respecté, mais aussi, bien avant l’heure.
Le timing choisi par l’Algérie pour faire ces annonces, et qui coïncide avec la démission de Mario Draghi, se veut une perche pour le gouvernement italien qui traverse une grave crise gouvernementale qui menace de remettre en cause sa continuité jusqu’à la fin de la législature, en mars 2023, en raison d’une crise sociale, liée à l’inflation et au renchérissement des prix des produits énergétiques, dus à la guerre en Ukraine.
L’Algérie en fournisseur fiable
Le message est clair : l’Italie peut compter davantage sur l’Algérie en tant que fournisseur sûr et fiable dans sa stratégie visant à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie après l’invasion de l’Ukraine, et à s’approvisionner en cette ressource nécessaire à l’électricité et au chauffage en perspective du prochain hiver. L’Italie a déjà réduit à 25% sa dépendance au gaz russe.
Qu’a cela ne tienne, la visite à Alger de Mario Draghi sera l’accession pour la signature de plusieurs accords dans divers domaines, suite notamment à la tenue d’un forum d’affaires qui aura pour conséquence de booster la coopération bilatérale dans une conjoncture d’après-covid marquée par une léthargie de nombre de secteurs économiques en Italie.
La visite à Alger de la délégation italienne conduite par Draghi et qui comprend six ministres de son gouvernement dont ceux des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, de l’Intérieur, de la Justice, de la transition écologique, de l’Infrastructure, et de l’Égalité, fait suite à la mission qu’il a menée le 11 avril au cours de laquelle un accord a été signé entre la société algérienne Sonatrach et la société italienne Eni pour l’exportation de gaz – dans le but de diversifier les sources d’approvisionnement énergétique et réduire la dépendance.
La visite de Draghi intervient également après celle du président algérien en mai dernier qui avait été précédée par la visite historique du chef de l’Etat italien, Sergio Mattarella, à Alger en novembre 2021, lors de laquelle l’approvisionnement en gaz algérien de l’Italie a été au centre des entretiens tenus par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Les deux parties ont convenu de renforcer le partenariat énergétique entre les deux pays. L’Italie est le troisième partenaire commercial de l’Algérie dans le monde (premier client et sixième fournisseur). En 2021, la valeur des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie était de l’ordre de 7,34 milliards d’euros. Le gaz constitue la quasi-totalité des importations de l’Italie, qui exporte vers l’Algérie principalement des machines, des produits pétroliers raffinés, des produits chimiques et des produits sidérurgiques.
A. R.
L’Algérie aujourd’hui, 17/07/2022
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