C’est sa 2e visite en 3 mois : Mario Draghi à Alger

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Le Premier ministre italien, Mario Draghi, effectuera la semaine prochaine une visite en Algérie, pour discuter du renforcement des liens entre les deux pays, actuellement dominés par la coopération énergétique.

La visite de Draghi en Algérie, premier fournisseur de gaz de l’Italie, pour la deuxième fois cette année, intervient dans un contexte de crise énergétique aigue en Europe, marqué par les craintes d’un arrêt total du flux des approvisionnements en gaz russe en perspective de l’hiver prochain.

Mais, contrairement à d’autres pays européens comme l’Allemagne qui dépendent exclusivement du gaz en provenance de Russie, l’Italie semble mieux lotie face à cette crise grâce notamment à plusieurs facteurs. A commencer par la réduction de la dépendance du gaz russe à 25%, contre environ 40% au début de l’année. Aussi, au début de la guerre en Ukraine, le gouvernement a pris une décision stratégique pour rechercher rapidement des approvisionnements alternatifs, a rappelé dans ce sens le Premier ministre Mario Draghi aux journalistes mardi soir.

Afin de diversifier progressivement les approvisionnements hors de la Russie, le gouvernement italien, avec la société contrôlée par l’État, Eni, a conclu des accords avec des pays africains et nord-africains, notamment l’Algérie, pour augmenter les importations de gaz. Ainsi, un contrat a été signé lors de la visite de Draghi en Algérie pour la livraison de 9 millions de m3 supplémentaires de gaz via le gazoduc Transmed, Enrico-Mattei.

Les craintes d’un hiver rigoureux

Qu’à cela ne tienne, les autorités italiennes travaillent à présent pour s’assurer que le pays puisse survivre l’hiver prochain sans rationner le gaz aux familles et aux entreprises, même si la Russie arrête complètement les approvisionnements. «Si, au milieu de l’hiver, la Russie coupe brusquement l’approvisionnement de l’Italie, le rationnement ne pourra pas être évité», a déclaré Simona Benedettini, conseillère indépendante en énergie basée à Rome.

Cependant, si toute l’Europe craint qu’un blocage total des flux de gaz en provenance de Moscou puisse la contraindre au rationnement, la question se posera avec moins d’acuité pour l’Italie, gros client de l’Algérie. Selon le ministre de la Transition écologique Roberto Cingolani, les stocks italiens sont actuellement à 55% et devraient atteindre 90% d’ici la fin de l’année. «Nous sommes presque hors de danger», a-t-il déclaré, vendredi 24 juin, dans un entretien avec le quotidien La Stampa.

De nouvelles perspectives de coopération

Hormis l’approvisionnement en gaz, la production d’électricité à base de gaz et d’autres ressources d’énergies renouvelables ouvre de nouvelles perspectives de coopération algéro- italienne, comme annoncé en avril 2022 lors de la précédente visite de Draghi qui a fait état d’un projet d’exportation de l’électricité vers l’Italie et de projet de construction d’un câble électrique sous-marin devant relier Annaba à la Sicile. A cela s’ajoutent le renforcement du développement des énergies renouvelables, les technologies innovantes à faible émission de carbone et les projets de transmissions électriques entre l’Algérie et l’Italie.

L’Algérie aujourd’hui, 14 jui 2022

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