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L’attaque criminelle de ce samedi peut impliquer des conséquences différentes selon l’identité de ses acteurs. Des camionneurs algériens ont fait l’objet d’une attaque commise par un groupe armé composé de quatre individus circulant à motos à Gao, au Mali, faisant trois blessés, a indiqué samedi, un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger. « L’attaque a eu lieu aux abords de la ville de Gao, au Mali, à deux heures du matin dans la nuit du 8 juillet, dans un campement utilisé par les camionneurs pour se reposer. Les assaillants avaient réclamé de l’argent. N’ayant pas obtenu gain de cause, ils ont recouru à l’utilisation de leurs armes à feu, des klachnikovs selon les camionneurs », précise la même source
Selon le communiqué du ministère « trois ressortissants algériens camionneurs ont été blessés, dont un grièvement. Ils ont été évacués sur l’hôpital de Gao, où ils ont été pris en charge. Un est déjà sorti de l’hôpital alors que les deux autres sont maintenus sous contrôle médical. » Si le pire semble avoir été évité de justesse, le danger n’en continue pas moins de planer. Un chercheur expert en relations internationales et en géostratégie, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, lie directement cette attaque criminalo-terroriste à notre impressionnant défilé militaire de ce 5 juillet.
Pour notre interlocuteur, qui désigne le Maroc sans la moindre hésitation, « il s’agit pour lui de nous dire qu’il peut frapper où il veut et quand il veut ». notre interlocuteur écarte cependant la possibilité que Rabat recherche une confrontation militaire directe avec l’Algérie, sauf si elle y est contrainte par la crise intérieure multidimensionnelle, qui n’en finit plus de miner le Makhzen. Notre interlocuteur n’écarte pas non plus la possibilité que le Maroc cherche à attenter au commerce algérien avec les pays africains limitrophes. La mortelle attaque de Bir Lahlou du 1er novembre passé semblait elle aussi répondre à ce même objectif. Sur ce coup, l’attaque criminelle était directement signée par les drones marocains fournis par l’entité sioniste.
Pour cette attaque au Mali, les services marocains semblent s’être résolus à réactiver le groupe terroriste qu’ils ont créé et qu’ils manipulent depuis sa naissance, le MUJAO (mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest). Ce dernier, est derrière l’assassinat de nos diplomates à Gao, mais aussi derrière plusieurs attenants à la bombe dans le sud de l’Algérie, mais aussi derrière l’enlèvement d’humanitaires européens à Chahid El Hafedh. L’empreinte marocaine apparaît partout dans l’attaque de ce samedi, à commencer par le choix de Gao, où le MUJAO d’ould Kheiro est fortement implanté. Il faut ajouter à cela le choix de hautement dates symboliques pour l’Algérie, telles que le 1er novembre et le 5 juillet.
Bakary Traoré, expert malien en questions sécuritaires, se garde quant à lui d’accuser qui que ce soit avant les conclusions de l’enquête, d’autant que l’Algérie suit de très près et avec un intérêt extrême la progression de l’enquête liée à cette attaque. Notre interlocuteur, qui commence par exprimer sa solidarité avec ses voisins et amis algériens, condamne avec la plus grande fermeté cette attaque, qu’il classe dans la case du grand banditisme. Un phénomène courant dans le centre et septentrion du Mali.
Très préoccupé pour l’avenir du commerce entre les deux pays, il interpelle les autorités maliennes et algériennes pour prendre les mesures idoines afin de sécuriser ce commerce, jugé vital pour plusieurs régions déshéritées.
Bakary Traoré profite également de cet entretien pour présenter ses vœux au peuple algérien, à commencer par le personnel de notre site d’information, ses meilleurs vœux pour la fête de l’indépendance et de l’aid El Adha, qu’il appelle Tabaski.
El Ghayeb Lamine
La patrie news, 10 jui 2022
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