Algérie, France, Tebboune, Macron, 60e anniversaire,
Chaque commémoration de la date du 5 juillet 1962 ou celle du 1er novembre 1954, le dossier du contentieux inhérent à l’histoire et du rapport à l’ancienne puissance coloniale reviennent inéluctablement sur le devant de la scène nationale.
Il en a été ainsi cette fois-ci encore lorsque l’Algérie a commémoré le soixantième anniversaire de l’Indépendance du pays ou les Algériens ont mis en exergue les atrocités du colonialisme. C’est dans ce contexte que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu en audience l’historien français Benjamin Stora. « Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu l’historien français, M. Benjamin Stora, en visite en Algérie pour assister à la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance, qui lui a remis, à cette occasion, un message écrit du président français, M. Emmanuel Macron », a indiqué hier un communiqué de la présidence de la république. Aucun autre détail n’a été donné sur la teneur de l’entretien entre le président Tebboune et l’historien français, mais il est aisé de comprendre qu’il a été
principalement question du lourd dossier mémoriel et du contentieux relatif à l’histoire commune entre l’Algérie et la France.
Benjamin Stora, un historien français né en Algérie, s’intéresse essentiellement à l’histoire du colonialisme français et l’histoire de l’Algérie. Rappelons qu’il a été choisi par le président français pour se pencher sur cette question de la mémoire. Il a ainsi écrit un rapport sur la mémoire de la colonisation et la guerre d’Algérie qu’il a remis, au mois de janvier 2021, au président français, Emmanuel Macron. Un rapport comprenant plusieurs recommandations, 22 au total, afin que la France impulse des initiatives communes avec l’Algérie sur la question de l’histoire. Comme il a recommandé à la France de faire quelques gestes symboliques allant dans le sens de l’apaisement.
Ce rapport n’a pas suscité l’adhésion des Algériens car il a été considéré comme une affaire interne à la France. Abdelmadjid Chikhi, a été lui aussi désigné par le président Tebboune en tant que représentant de l’Algérie pour mener le travail en cours avec l’Etat français sur les dossiers inhérents à la mémoire nationale et à la récupération des archives nationales. Il n’a pas jugé bon d’élaborer un rapport, mais lui aussi n’a pas été emballé par le rapport de Benjamin Stora.
C’est dire que la France doit faire beaucoup plus pour satisfaire la partie algérienne qui demande notamment la repentance et la reconnaissance des crimes coloniaux. Benjamin Stora a aussi remis au président Tebboune un message écrit de son homologue Emmanuel Macron. Il n’a pas été rendu public. Mais tout porte à croire, circonstance oblige, qu’il a une forte teneur lié à l’histoire. Macron a déjà adressé ses voeux de félicitations au peuple algérien à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire de l’indépendance.
C’était « l’occasion pour le président de la République d’adresser par une lettre au Président Tebboune ses voeux au peuple algérien et de dire son souhait que se poursuive le renforcement des liens déjà forts entre la France et l’Algérie », a indiqué le communiqué de l’Elysée. Macron « réitère, en outre, son engagement à poursuivre sa démarche de reconnaissance de la vérité et de réconciliation des mémoires des peuples algérien et français », a ajouté la présidence française.
Par : KAMAL HAMED
Le Midi libre, 09 jui 2022
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