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Arnaud Montebourg dans un message à l’occasion du 60e anniversaire de l’Indépendance nationale
«Bâtissons des projets communs!»
Président de l’association France-Algérie, et ancien ministre français de l’Économie, il annonce sa venue à Alger pour célébrer le 60e anniversaire de l’Indépendance nationale.
La paix des mémoires! À la veille de la célébration du 60e anniversaire de l’Indépendance nationale, un «ami de l’Algérie», écrit une lettre émouvante où il appelle à ouvrir une nouvelle page dans les relations entre l’Algérie et la France. Il s’agit de Arnaud Montebourg, président de l’association France-Algérie, et ancien ministre français de l’Économie. Celui qui ne rate pas une occasion pour rappeler que «son grand-père s’appelait Khermiche Ould Cadi», veut que ces commémorations soient le début d’un nouvel avenir entre les deux rives de la Méditerranée. Ainsi, il rappelle le contexte actuel en mettant en avant le fait que «la relation entre la France et l’Algérie n’a cessé d’être présente dans le débat qui a précédé notre élection présidentielle (française, ndlr)». Il souligne aussi le fait que certains ont manifesté ouvertement leurs nostalgies du passé colonial. «En Algérie également, ce passé alimente beaucoup de commentaires comme par exemple à l’occasion de la célébration du 8 mai 1945, qui signifie Libération en France mais massacres de Sétif, Guelma et Kherrata de l’autre côté de la Méditerranée», poursuit-il avant de rappeler que derrière ces débats le futur n’a jamais été pris en considération. «De part et d’autre, il y avait un grand absent: l’avenir!», rétorque Arnaud Montebourg. Un mal pour lequel Montebourg voit comme seul «remède» la construction d’une nouvelle relation bâtie sur des projets communs. «C’est en nous projetant vers l’avenir, en bâtissant des projets communs que nous condamnerons le mieux l’erreur historique de la colonisation», assure- t-il.
«L’avenir se construit avec les peuples»
Celui qui porte profondément en lui la double identité, algéro- française, rappelle que l’Association France-Algérie qu’il préside, a été fondée en 1963, au lendemain de l’indépendance, avec une idée simple: «Les malheurs et les horreurs de la guerre d’Algérie». «Ce qui nous nous confiait un devoir, celui de la réconciliation et de la coopération entre deux peuples libres», ajoute- t-il. Or, pour lui, «ranimer les plaies, les souffrances et les deuils ne ferait que nourrir les rancoeurs, de part et d’autre, sans pouvoir les dépasser». C’est dans ce sens qu’il estime qu’il est temps de construire de nouveaux ponts entre Paris et Alger. Une page qui doit être ouverte par les deux peuples. «L’histoire relève des historiens. L’avenir se construit avec les peuples», soutient-il, non sans rappeler les grands liens qui unissent Algériens et Français. «Et nous avons tant en partage!», s’exclame-t-il. «Tant de nos compatriotes ont leurs racines en Algérie, formant un pont vivant entre les deux rives. L’usage d’une même langue crée des liens incomparables», assure-t-il. Ancien ministre de l’Économie, celui qui s’était battu pour le «made in France», met en exergue le fait que cette nouvelle relation peut se traduire à travers de vraies relations économiques «gagnant- gagnant». «Dans la tourmente économique de la mondialisation, nos intérêts sont si semblables: ni la France ni l’Algérie ne veulent être emportées par des courants qu’ils ne maîtrisent pas, par une globalisation sans règle qui les mine, par des défis climatiques qu’ils veulent relever», précise- t-il. «Les ressources énergétiques de l’Algérie sont décisives, de l’autre rive, la France peut soutenir l’investissement industriel, technologique, numérique, agricole que les Algériens veulent développer», réplique- t-il.
«Nos entreprises voudraient travailler ensemble, nos universités ont déjà développé un réseau de coopération solide; dans le domaine du cinéma, de l’édition, de nouveaux talents émergent, faisant découvrir au public français la société algérienne d’aujourd’hui, les débats qui la traversent», estime- t-il.
«Devenir les meilleures amies du monde»
Pour lui donc, bâtir un avenir commun suppose de se parler ouvertement. « Ceux qui ont fondé l’association France-Algérie et les innombrables amoureux de l’Algérie en France ont toujours soutenu la liberté du peuple algérien. Ils conservent donc un point de vue indépendant des États et des gouvernements», rappelle- t-il avant d’insister sur le fait que la France n’est pas l’ennemi traditionnel et éternel de l’Algérie! «Ces deux-là peuvent devenir au contraire les meilleures amies du monde», dit-t-il en mettant en avant le fait que les Français d’aujourd’hui, dans leur immense majorité, souhaitent avoir de bonnes relations avec l’Algérie. «Faut-il rappeler que 90,8% des Français ont approuvé par référendum en 1962, l’indépendance de l’Algérie et la coopération avec la France?», argumente t-il. Arnaud Montebourg conclut en demandant de cesser d’être prisonniers d’un passé dramatique dont nous ne fûmes pas les acteurs.
«Prenons au contraire le risque de nous engager dans des projets d’avenir, c’est en construisant l’avenir que nous serons à la hauteur des devoirs qu’inspirent ceux qui se sont battus pour la liberté», a-t-il conclu.
L’expression, 02/07/2022
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