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Le président (maire) de Melilla, Eduardo de Castro, a indiqué que le Maroc essayait d’effacer les preuves de la tragédie ayant conduit à la mort d’au moins 23 migrants d’origine africaine, brutalement tués par la police marocaine alors qu’ils tentaient d’entrer dans l’enclave espagnole depuis la ville de Nador.
«Le Maroc essaie déjà de cacher ce qui s’est passé. Il essaie d’effacer les preuves, car de cette façon, aucune accusation ne pourra être retenue», a affirmé Eduardo de Castro lors d’un entretien accordé au site espagnol «La Voz De Galicia», pointant du doigt «l’absence d’autopsies et les enterrements précipités».
Le 24 juin au poste-frontière de Melilla, au moins 23 migrants subsahariens ont été brutalement tués par la police marocaine, qui tentait de les empêcher d’entrer dans l’enclave espagnole.
De nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants. Le parquet général espagnol a annoncé, mardi dernier, l’ouverture d’une enquête «pour faire la lumière sur ce qu’il s’est passé».
Questionné sur l’utilité de cette enquête, Eduardo de Castro reconnu qu’ «il est difficile qu’elle aboutisse», relevant qu’il «doute fort que le Maroc coopérera», car «le Maroc n’est pas une démocratie, le Maroc est une autocratie».
Evoquant les déclarations du Premier ministre espagnol selon lesquelles l’incident de Melilla aurait été «bien traité» par la gendarmerie marocaine, il a indiqué que, «Sanchez est esclave de ses mots». «Je pense qu’il a fait l’éloge des agents marocains parce qu’ils n’avaient jamais coopéré de cette façon», a-t-il souligné, tout en disant avoir ressenti «beaucoup d’anxiété» en visionnant les images de la tragédie de Melilla qu’il a qualifié de «véritable drame humain».
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