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Le modus operandi du Maroc est (presque) toujours le même, pour amener de nombreux pays à servir ses sombres desseins, et à se plier à ses complots et caprices. Ses méthodes se résument en trois maitres-mots. A savoir : infiltration, corruption et chantage. C’est de la sorte que le palace de Marrakech Mammounia a été rendu célèbre, et qu’un livre-brûlot lui a même été consacré. Beaucoup de hauts responsables et d’élus français, reçus à l’œil dans cet hôtel de luxe, ont été filmés à leur insu dans des attitudes indécentes et humiliantes. Objectif : les faire chanter par la suite, et leur dicter leurs positions et déclarations, notamment concernant le Sahara Occidental.
Le recours outrancier par les services de renseignements marocains au logiciel espion Pegasus entre également dans les expédients où l’immoralité le dispute allègrement à la vénalité. S’agissant de l’Espagne, s’il est désormais pleinement établi que Pedro Sanchez, le président du gouvernement espagnol, est victime d’un odieux chantage marocain, pour avoir retourné sa veste concernant la question de décolonisation du Sahara Occidental, à cause des affaires de son épouse menées au royaume chérifien, nous apprenons que cet individu est loin d’être le seul, et que le Makhzen, des années durant, a tissé un réseau tentaculaire au sein des circuits décisionnels et politiques du royaume chérifien.
Les révélations qui concernent l’Espagne, parlent de toute une légion en passe de mener son travail de récupération et d’infiltration. Celle-ci, enhardie par la trahison de Pedro Sanchez, tente de pousser ses pions de plus en plus loin, et d’étendre et de diversifier son réseau tentaculaire. Cette manière de procéder n’est pas sans rappeler la méthode prisée par le lobby sioniste depuis le congrès de Bâle de 1897. L’empreinte d’André Azoulay y est particulièrement visible. Conseiller spécial de Mohamed VI, ce juif sioniste, gère carrément le Maroc par procuration. Dans le privé, le roi l’appelle carrément « tonton », ce qui donne une idée assez précise de cette proximité particulièrement toxique.
L’USFP, un parti marocain réputé proche du Makhzen, reconnait que sa propagande envers Madrid est menée aussi bien par des diplomates, des artistes, des hommes politiques, des associations que des agents du renseignement ainsi que des opérateurs économiques. Le Maroc se targue ainsi de disposer d’une diaspora estimée à près d’un million de sujets de Mohamed VI, ce qui n’est en effet pas négligeable, d’autant que c’est utilisé à très mauvais escient.
« Cependant, la première et la plus importante source de soutien espagnol à la cause du Makhzen, se trouve chez ceux qui, à un moment ou à un autre, ont occupé les bureaux de Ferraz 70. La liste des Pro -Marocain dans le PSOE est long : les anciens présidents Felipe González et José Luis Rodríguez Zapatero sont rejoints par les anciens ministres des Affaires étrangères Miguel Ángel Moratinos et Trinidad Jiménez ; l’ancienne vice-présidente María Teresa Fernández de la Vega ; anciens ministres José Bono et María Antonia Trujillo, figure mineure de « la famille socialiste » qui, en lot de consolation, devient ministre de l’Éducation nationale de l’ambassade d’Espagne à Rabat. Tous deux sont rejoints par leurs voyages sur l’autre rive de la Méditerranée, avec le corps d’un roi et sous l’invitation de la dictature marocaine ».
Ces révélations ainsi que la longueur de cette liste donnent froid dans le dos. Le dernier voyage de Zapatero au Maroc a eu lieu la semaine dernière, en tant que l’une des vedettes d’un forum de dialogue entre les religions à Tanger. Nul doute qu’il s’agit là d’un vulgaire voyage d’agréments, et d’une forme de corruption qui ne dit pas son nom. L’importance des postes occupés par cette armée d’intrigants et de lobbyistes aussi. Et d’ajouter, sans surprise aucune que «Le lobby marocain en Espagne s’appelle PSOE», écrit le journaliste Javier Otazu dans ‘Le Maroc, l’étrange voisin’, republié ce mois-ci par Los Libros de Catarata.
Otazu, ancien délégué de l’agence Efe à Rabat avec 16 ans de résidence et de travail dans le pays voisin, connaît le plus infime détail de la réalité marocaine aux multiples facettes. Otazu identifie même le cadre, le luxueux hôtel Le Mirage dans la charmante Tanger, où a commencé l’idylle du PSOE avec le Maroc, dont Pedro Sánchez et les ministres José Manuel Albares et Luis Planas sont aujourd’hui les dignes héritiers. Les cadres et élus du PSOE ont eux aussi leur palace de luxe, mais à Tanger, pas à Marrakech, où est situé le palace dédié aux dirigeants français.
Le Mirage, réservé au PSOE ibérique, a dû en « ferrer « plus d’un à voir le peu d’empressement que met l’actuelle coalition gouvernementale à remettre à sa place Pedro Sanchez. Le Mirage compte en effet pas mal de gros poissons à son tableau de chasse. « José Luis Rodríguez Zapatero et Trinidad Jiménez y ont passé Noël en 2014 avec leurs familles, probablement sur les conseils de Felipe González, un habitué qui aimait tellement l’endroit qu’il a même acheté un manoir à proximité qu’il a gardé pendant plusieurs années et qu’il a ensuite revendu.
Dans l’enceinte du Mirage, certaines des alliances les plus solides que le Maroc ait dans le monde se sont forgées », explique le journaliste. Certains des clients les plus illustres de l’hôtel, ajoute Otazu, « finissent par être récompensés par une invitation à la fête du trône, une somptueuse réception organisée dans un palais différent le 30 juillet de chaque année ». Parmi les lauréats figurent González et Zapatero, qui à leur tour ont été décorés de la « classe exceptionnelle Wisam Alaooui. Le même journaliste décrit Moratinos comme « le véritable factotum du lobby marocain en Espagne » . Or, les acquis marocains arrachés en Espagne ont beau paraitre impressionnants, ils n’en demeurent pas moins fragiles et éphémères, car obtenus par la tricherie, la corruption, le chantage et les mensonges.
Mehdi Ghayeb
La patrie news, 18 juin 2022
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