La France intensifie ses contacts avec l’Algérie

Algérie, Espagne, France, Emmanuel Macron, Italie, Pedro Sanchez,


Macron convient avec l’Algérie d’améliorer les relations « à un niveau d’excellence » en plein blocus commercial espagnol

Le président français Emmanuel Macron intensifie ses relations avec l’Algérie, surmontant les conflits passés et en pleine crise entre le pays maghrébin et le gouvernement de Pedro Sánchez. Alors que l’Espagnol a demandé le soutien de l’Union européenne contre le gel des exportations vers l’Algérie, Macron a eu une conversation très positive avec son homologue algérien samedi.

« Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a eu aujourd’hui un entretien téléphonique avec le président de la République française, M. Emmanuel Macron, au cours duquel ils ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à œuvrer à leur approfondissement », a indiqué l’Algérie dans un communiqué officiel.

Loin d’évoquer des tensions, Tebboune et Macron ont noté « le rapprochement des points de vue entre les deux présidents et leur grande convergence pour porter ces relations à un niveau d’excellence, notamment après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat ». C’est ce que dit le communiqué.

Entre-temps, le gouvernement espagnol n’a pas encore réussi à obtenir de l’Algérie qu’elle désactive l’ordre donné aux banques algériennes de geler les débits directs nécessaires aux exportations espagnoles. Selon le bureau commercial espagnol en Algérie, cela signifie que les ventes vers l’Algérie sont impossibles.

Selon l’Algérie, l’appel téléphonique leur a également permis de passer en revue « plusieurs questions, notamment le Sahel et la situation en Libye, ainsi que des questions régionales et internationales d’intérêt commun ». La lutte contre le terrorisme au Sahel est une priorité pour Paris, et le partenariat avec l’Algérie est essentiel.

Dans leur communiqué, ils ne reconnaissent pas avoir parlé de l’Espagne, comme l’a fait lundi la ministre française Catherine Colonna. Elle a révélé s’être entretenue au téléphone avec le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en dehors du gouvernement de Sánchez, et avoir adopté une position équidistante. Au lieu de reprocher à l’Algérien la suspension des échanges avec l’Espagne, elle s’est limitée, selon un communiqué officiel, à rappeler son souhait de « bonnes relations entre nos partenaires européens et les pays de la rive sud de la Méditerranée ». Et de montrer « la confiance que le dialogue permettra à l’Espagne et à l’Algérie de faire face aux défis communs ».

Selon des sources gouvernementales, les efforts de médiation de M. Colonna ont été faits sans que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, en ait été préalablement informé, ont indiqué à ce journal des sources gouvernementales. Par la suite, l’agence d’État algérienne a accusé Albares de traitement méprisant et vexatoire.

Avec cette nouvelle ère de relations, Macron surmonte la crise que Tebboune lui a ouverte l’année dernière à propos de déclarations qu’il a jugées offensantes. Macron s’est demandé s’il existait une « nation algérienne » avant la colonisation française et a critiqué le régime « politico-militaire » d’Alger. Tebboune a retiré l’ambassadeur à Paris pendant trois mois et est allé jusqu’à fermer l’espace aérien de la France, sans toutefois bloquer le commerce entre les deux pays ni suspendre les traités d’amitié comme dans le cas de Sánchez, qu’il disqualifie pour ses positions sur le Sahara.

Les bonnes relations avec la France – après les relations déjà renforcées avec l’Italie – contrastent avec la version de la première vice-présidente Nadia Calviño selon laquelle l’Algérie agit vis-à-vis de ses partenaires européens sous l’influence du président russe Vladimir Poutine.

El Mundo, 18 juin 2022

#Algérie #France #Espagne #Italie #Macron #PedroSanchez

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*