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Les grands médias autrichiens critiquent le manque de compétence de M. Sánchez dans le maintien des relations avec l’Algérie.
Berto Sagrera
Il a contrarié le Maroc, l’Algérie, le Polisario… et certains pays européens. L’Autriche a été le dernier pays à accuser le Premier ministre Pedro Sánchez de mettre en danger l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Tout cela dans le sillage de la crise diplomatique avec le gouvernement d’Alger. Cette semaine, les principaux médias du pays ont publié des articles sévères contre le gouvernement et son manque d’habileté à maintenir des relations amicales avec le pays d’Afrique du Nord.
Le radiodiffuseur public autrichien ORF
Le radiodiffuseur public autrichien Österreichischer Rundfunk (ORF) a diffusé vendredi un texte sous le titre « Rupture d’amitié avec des conséquences pour l’Europe », qui résume les tensions actuelles : « L’Espagne a récemment effectué un changement de cap surprenant et s’est rangée du côté du Maroc (…). L’Algérie s’est mise en colère et a annulé le traité d’amitié avec l’Espagne cette semaine. Cela pourrait avoir des conséquences pour l’ensemble de l’Europe. Une fois de plus, il s’agit de la dépendance au gaz ».
Dans le texte, l’ORF explique que « l’Algérie est un important fournisseur de gaz pour l’Espagne et jouera un rôle clé dans l’approvisionnement en gaz de l’Europe à l’avenir ». « C’est précisément l’approvisionnement en gaz algérien qui permettra à l’Europe de devenir moins dépendante du gaz russe », ajoute-t-il. Il rappelle que « Bruxelles envisage même de construire un nouveau gazoduc de Barcelone à Livourne (Italie du Nord), en traversant la Méditerranée, pour transporter le gaz algérien vers l’Europe centrale ». « On peut se demander si ces plans peuvent se réaliser en cas de rupture totale entre Alger et Madrid », conclut-il.
L’un des quotidiens les plus lus d’Autriche, Der Standard
L’un des quotidiens les plus lus d’Autriche, Der Standard, a également dénoncé la façon dont Sánchez a berné le gouvernement algérien. L’article « Le conflit du Sahara occidental pourrait affecter l’approvisionnement en gaz naturel de l’UE », publié samedi, révèle la relation difficile entre les deux faits suivants : d’une part, que « l’Algérie a rompu son amitié avec l’Espagne » ; d’autre part, que « l’UE veut augmenter les importations de gaz algérien afin de réduire la dépendance au gaz russe ».
Der Standard évoque également, entre autres, les projets de la Commission européenne visant à « faire entrer davantage de gaz algérien dans l’UE ». « L’Algérie est l’un des pays avec lesquels l’UE souhaite diversifier ses approvisionnements en gaz liquéfié à l’avenir. Pour l’UE, l’Algérie est actuellement le troisième fournisseur le plus important après la Russie et la Norvège, avec une part de 12% du gaz fourni dans l’UE », explique-t-il. Il regrette donc que « l’on ne sache pas dans quelle mesure le conflit entre l’Espagne et l’Algérie affectera ces projets ».
Pour le moment, le gaz est garanti
Au milieu de la crise qui a éclaté à nouveau cette semaine et qui a été rapportée par les grands médias autrichiens, Bruxelles est intervenue au nom de l’État espagnol pour rappeler l’Algérie à l’ordre. Face à cela, le gouvernement algérien a fait marche arrière et a déclaré qu’il garantirait l’approvisionnement en gaz. Toutefois, l’avenir de cette question est incertain, et l’on ne sait pas encore comment la crise diplomatique entre l’Espagne et l’Algérie va évoluer.
Elnacional.cat, 12/06/2022
#Algérie #Espagne #Autriche #Gaz
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