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Malgré les preuves de l’implication du Maroc via le logiciel espion Pegasus dans le piratage des téléphones de responsables espagnols, le gouvernement de Pedro Sanchez, tente d’absoudre le Maroc auquel il a offert le soutien à son plan d’autonomie des territoires espagnols, abandonnant la position de neutralité défendue par l’Espagne depuis son retrait du Sahara occidental. Les faits sont têtus et les révélations de membres de l’ancien gouvernement versent toutes dans l’implication du Maroc dans le piratage des téléphones de certains responsables espagnols durant le pic de la tension entre Madrid et Rabat et le séjour du président sahraoui dans un hôpital ibérique pour des soins.
Dans sa dernière livraison, le quotidien espagnol « El Périodico de Espana » a repris des révélations de l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzales Laya, qui avait accusé le Maroc d’espionner son téléphone via le logiciel espion Pegasus. Dans ses déclarations au journal elle a affirmé : « c’est au moment de la crise entre Rabat et Madrid qu’on a découvert qu’un agent extérieur avait volé des informations à Sánchez et à ses ministres. Les dates coïncident avec l’offensive marocaine contre l’Espagne pour les soins de santé du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, et la vague migratoire vers la côte de Ceuta, parrainée par Rabat ».
L’ancienne ministre a assuré qu’elle a fait l’objet d’espionnage, chose que l’actuel gouvernement espagnol n’a toujours pas voulu admettre. Plus explicite, elle affirmera que des ministres de l’actuel gouvernement avaient fait part de l’intrusion de leurs téléphones par un agent extérieur qui ne pouvait être que le logiciel espion Pegasus, mais par calcul politicien le chef du gouvernement refuse de reconnaître.
Malgré toutes les preuves qu’elle avait apportées, la porte-parole du gouvernement, Isabel Rodríguez, a justifié mardi le refus du gouvernement de poursuivre les enquêtes sur ces ingérences estimant qu’il n’était pas établi qu’elles soient l’oeuvre du logiciel espion Pegasus. Par ailleurs, selon le quotidien « El Pais », la cheffe de la diplomatie espagnole de l’époque a été informée par les services secrets que son portable avait été attaqué, les techniciens ont confirmé l’intrusion, mais ils n’avaient pas déterminé quel était le programme qui avait provoqué la contamination. Le fait qu’à l’époque il n’a pas été déterminé que c’était avec « Pegasus », n’est pas une preuve de l’innocence du Maroc qui dispose de cette technologie acquise auprès d’Israël.
Mais les faits ont prouvé par la suite que les services marocains ont bel et bien espionné des responsables étrangers, espagnols, français (même Emmanuel Macron) et de plusieurs autres pays d’Europe et d’Afrique. Cette affaire et malgré toutes les tentatives de l’actuel gouvernement de Madrid de la passer sous silence est revenue aux devants de la scène puisqu’on vient d’apprendre que mardi, le juge du tribunal national José Luis Calama a levé le secret du résumé dans l’affaire d’espionnage et a convoqué le ministre de la Présidence, Félix Bolaños, pour une déposition comme témoin le 5 juillet prochain. C’est dire que malgré les tentatives de Madrid et Rabat de passer outre des révélations qui pourraient assombrir leur lune de miel, les révélations du quotidien, El Périodico de Espana » sont venus rappeler à Pedro Sanchez le chef du gouvernement espagnol qu’il risque de payer très cher l’abandon de la traditionnelle position de neutralité dans le dossier du conflit du Sahara. Affaibli par le refus de certaines formations politiques parmi lesquelles celles qui l’ont porté au pouvoir, il risque de payer sa trahison de position de son pays, par le faite de son nouvel allié le Maroc le son Makhzen.
Slimane B.
Le Courrier d’Algérie, 09/06/2022
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