Algérie. Les bureaucrates, l’autre Issaba

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La issaba, ce n’est pas seulement les oligarques véreux et les hommes d’affaires corrompus, c’est aussi ces petits bureaucrates se trouvant dans toutes les institutions de l’Etat, de l’APC au ministère, en passant par les différents services et directions locales. Ce sont eux qui constituent actuellement l’obstacle majeur à l’émergence de la Nouvelle Algérie. Ainsi ,malgré la volonté affichée par le président Tebboune à lutter avec toute son énergie contre la bureaucratie, malgré la promulgation de lois et de réglementations pour en venir à bout, les citoyens sont toujours livrés aux diktats de ces bureaucrates habitués à toucher du bakchich pour bouger et à favoriser leurs proches comme si les services où ils exercent ne sont là que pour servir leurs intérêts et ceux de leurs proches.

Tant que ces petits bureaucrates seront toujours en place et continueront dans leurs méfaits, aucun changement ne pourrait avoir lieu. Certes, pas mal de belles choses ont été réalisées en matière d’allègement des formalités administratives tant pour les citoyens que pour les entrepreneurs, mais force est de constater que nos administrations à tous les niveaux ne se sont pas encore affranchies de leurs anciennes pratiques bureaucratiques.

Tout le monde ne cesse de dénoncer la bureaucratie. Le président de la république, les ministres, les politiciens, les journalistes, les analystes, les entrepreneurs, les citoyens…bref, tout le monde y met du sien et s’insurge contre la bureaucratie, mais elle continue toujours à faire de la résistance et à miner le développement du pays et le moral de la population.

En plus de renvoyer une piètre image de l’Etat, la bureaucratie freine toutes les initiatives de changement et de relance économique. Dans toutes les administrations, c’est la même litanie: lenteurs, tensions, favoritisme, obstacles…ça étouffe le citoyen. Ce qui peut se régler dans les pays où la force de la loi prime sur tout autre considération, chez nous, cela peut prendre jusqu’à plus d’une année.

Les exemples des ces citoyens qui attendent un rendez-vous médical qui ne vient pas, de ces citoyens qui attendent en vain la régularisation de leur bâtisses, de ces entrepreneurs honnêtes qui attendent l’octroi sans bakchich d’un projet… sont très nombreux. S’il faut décrire les mésaventures bureaucratiques vécues par les citoyens algériens ce sera à ne plus en finir.

Le gigantesque système bureaucratique en Algérie est un monstre qui empêche tout renouveau dans le pays et rend encore ardu le rétablissement de la confiance entre gouvernants et gouvernés. Le défi actuellement, c’est de densifier la lutte contre la bureaucratie et de casser partout les cohortes de bureaucrates qui travaillent toujours à pérenniser l’ancien système.

L’Express, 08/06/2022

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