Création de l’OUA: Un 59ème anniversaire au goût inachevé

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Le 25 mai est la journée de l’Afrique, une date qui fait référence à la naissance, le 25 mai 1963, de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), remplacée en juillet 2002 par l’Union africaine (UA) à Durban (Afrique du Sud).

Les peuples africains ont célébré ce 59ème anniversaire sous le thème « Bâtir une résilience en matière de sécurité nutritionnelle sur le Continent africain : renforcer les systèmes agroalimentaires et les systèmes de santé et de protection sociale pour accélérer le développement socio-économique et du capital humain « . Le choix de ce thème est plus que d’actualité car il a lieu à un moment où le continent subit les conséquences liées à la pandémie de la Covid-19 et aux effets du changement climatique. En outre, l’Afrique souffre d’une crise sécuritaire du fait des conflits intercommunautaires et des attaques terroristes, avec pour corollaire une crise humanitaire sans précédent dans plusieurs régions du continent surtout dans la zone du Sahel. Cette situation est exacerbée par la crise socio-économique mondiale due à la guerre en Ukraine.

Pour les observateurs, l’UA en plaçant l’année 2022 sous le signe des questions nutritionnelles et alimentaires, entend plaider pour l’augmentation des investissements nationaux dans le domaine de la nutrition, susciter le renforcement des capacités des institutions et, encourager la mise en place de la plateforme multi-acteurs pour la coordination et l’échange de bonnes pratiques entre pays, ainsi que la gestion des données et des systèmes d’informations nutritionnelles.

N’krumah et les autres panafricanistes ont conçu un projet d’entente africaine capable de donner au continent une identité, de lui faire recouvrer une indépendance totale, politique et économique. Une organisation qui, pour ses pères fondateurs, devrait être le fer de lance de la décolonisation totale du continent et de l’unité entre les 32 pays qui venaient d’accéder à l’indépendance. Au niveau régional il y avait la crise au niveau de la Mauritanie parce que le Maroc ne reconnaît pas l’indépendance de la Mauritanie par rapport aux frontières issues de la décolonisation et réclame un grand Maroc.

Mais le roi du Maroc de l’époque Hassan II ayant perdu ses illusions sur son rêve d’annexer la Mauritanie qu’il ne reconnaîtra en tant qu’Etat souverain qu’en 1969, jeta son dévolu sur l’Algérie, proie qu’il croyait facile, parce que épuisée par une guerre coloniale de sept ans et demi et comme l’histoire l’écrit il y a eu le conflit frontalier de l’agression marocaine contre l’Algérie en octobre 1963 visant la convoitise du Maroc sur les frontières ouest de l’Algérie.

Cinquante-neuf ans après la création de l’Organisation panafricaine, si la quasi-totalité des territoires du continent ont acquis leur indépendance à l’exception du Sahara occidental dernière colonie d’Afrique. La République arabe sahraouie (RASD), dont les territoires sont violés par le Maroc depuis 1975, est membre signataire de l’acte constitutif de l’Union africaine (UA). La cause sahraouie revient en force devant la scène politique internationale et ce, face à l’intransigeance de la partie occupante à faire fi du droit international et son opposition à l’organisation d’un référendum d’autodétermination du Sahara occidental.

Les marqueurs négatifs sont aujourd’hui très évidents au Mali, en Libye qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, au Sahara occidental, au Soudan et dans la zone du Sahel, les coups d’Etat qui se succèdent, rappellent en effet que l’Afrique n’en a pas fini avec ses démons. L’insécurité qui a fini par transformer toute la zone sahélienne et un vaste no mans land, le Mali, la Burkina Faso sont désormais des repaires de criminels et de terroristes de la pire espèce.

Face à ces phénomènes, l’UA est loin d’avoir atteint des objectifs importants. En somme pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Les questions sécuritaires, les conflits internes empêchent l’Afrique d’aborder les questions économiques, le défi écologique, l’enjeu de la bonne gouvernance ou encore la problématique du genre et plus probablement des droits humains. D’un sommet à un autre on renouvelle dans la division les engagements, on réalise des ambitions mais en vain… Il suffit de prendre comme exemple les manœuvres du Maroc en faveur de l’entité sioniste en osant son intégration au sein de l’UA en tant que membre observateur. Le politologue africain, Daouda Traoré  » Les pays africain peinent à s’imposer sur le plan international  » du fait de la jalousie de certains Etats du continent en voie de développement « .

Pour lui,  » on a jamais pu, dans nos pays africains sur le plan politique, être stable et à s’orienter dans le sens du développement qui fait que jusqu’à présent on a du mal à s’imposer sur la scène internationale. Regardez-bien, on parle de l’Afrique comme si on parlait d’un Etat face aux Etats occidentaux « , rajoute le politologue.

Dans ces conditions, l’UA risque d’être engloutie. L’Afrique n’arrive pas à avoir un regard partagé sur les crises que vivent certains Etats africains « , se lamente un autre observateur, Ibrahim Soumaré. Selon lui,  » si l’UA ne prend pas garde, elle sera engloutie « . Expliquant cela, il dit  » Quand on sait que la flamme panafricaine ne peut être que la solution, à l’heure actuelle, vu la compétition des puissances occidentales, asiatiques et orientales. Et si on ne se réveille pas, nous allons être engloutis ou nous allons servir de faire-valoir « .
B. C.

Lemaghreb.dz, 29 mai 2022

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