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Au moment où l’Algérie s’engage sur la voie des énergies renouvelable, des experts préviennent qu’il existe encore des problèmes en amont qui doivent trouver solutions en parallèle à cet emballement. Faute de quoi, tout ne serait qu’envoûtement par la dynamique en cours dans plusieurs pays, qui s’inscrit sur le registre de la préservation de la nature et est considéré, surtout, comme ressource énergétique renouvelable pour remplacer le plus rapidement possible des énergies fossiles dont ils manquent affreusement. Un manque qui a réduit leur liberté d’action dans leur soutien à l’Ukraine face à la Russie, qui approvisionne l’Europe en gaz à hauteur de 40%.
Certes, comme le soulignent les spécialistes, grâce à un ensoleillement annuel moyen évalué à 3000 heures, avec un territoire composé de 86% de désert saharien et par son positionnement géographique, l’Algérie possède le champ solaire le plus important au monde, qui doit bien servir ses intérêts dans l’avenir, mais est-ce pour autant une raison d’y aller à la même vitesse que des pays importateurs d’énergie fossile, qui n’ont pas d’autres options que de chercher à s’affranchir de cette dépendance aux pays producteurs/exportateurs de pétrole et de gaz ?
Les ENR sont l’avenir, mais dans le temps présent, il s’agit de veiller à mettre en place des bases solides pour assurer la transition énergétique carbonée vers le renouvelable, de la manière la plus sûre. Il s’agit de la sécurité énergétique du pays dans trente ans ou plus, le temps d’arriver à l’épuisement des énergies fossiles, et garantir la compétitivité de l’énergie solaire, sur laquelle mise le pays.
Est-ce que l’Algérie possède les ressources humaines adaptées à la nouvelle vision énergétique ? Pas assez. L’ex-ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, le professeur Chems-Eddine Chitour, préconise dans ce sens la création dans le pays d’un institut de la transition énergétique rassemblant les compétences intellectuelles pour œuvrer ensemble à trouver des solutions et des alternatives pour passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables dans les prochaines années. Il a souligné, à ce propos, lors d’une rencontre sur la sécurité énergétique, tenue lundi à l’Université Sétif-1, l’importance de former les ressources humaines dans ce domaine pour atteindre cet objectif.
Il a également appelé à établir des partenariats de coopération avec des pays amis, dont l’Allemagne et l’Italie, pour construire une base dans ce domaine, estimant que l’Algérie «possède tous les moyens pour une transition énergétique véritable vers les énergies renouvelables mais a besoin de la faire méthodiquement». Sans l’énergie des ressources humaines, pas d’énergie naturelle.
De son côté, l’expert dans le domaine énergétique, Pr. Abdelmadjid Attar, a souligné par la même occasion que la transition énergétique est «une solution qui reste insuffisante sans alternatives économiques», insistant sur «l’importance de créer des ressources nouvelles agricoles, minières, touristiques et de services». L’Algérie a bien commencé à parler des ENR depuis deux décennies, sans avoir mis en œuvre les moyens de cette politique énergétique. Il y a, donc, beaucoup à faire sur le chemin des ENR.
par Abdelkrim Zerzouri
Le Quotidien d’Oran, 19 mai 2022
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