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Les accords d’Alger, signés en 2015 peinent à trouver leurs applications sur le terrain. Plusieurs facteurs sont venus freiner la marche vers la paix entre les belligérants au Mali. Et lorsque les premières applications au Nord-Mali ont commencé à être esquissées, il y a eu le départ d’IBK, les opérations militaires des Task Forces européennes, puis l’avènement de la « bande à Goïta », puis enfin les divers rounds entre Bamako et les représentants des mouvements de l’Azawad. Toute cette galère n’avait pas permis aux maliens d’aller franchement vers une paix dessiné à Alger.
Mais aujourd’hui, il n’y a plus de place pour les tergiversations. Bamako est inéluctablement poussée par les événements qui la secouent vers l’application du Plan d’Alger sans plus tarder. D’abord, le pouvoir de Transition fait face à des attaques européennes en règle, puis aux sanctions de la Cédéao, puis enfin, à des menées de sous-sol pour provoquer un pronunciamiento militaire, comme cela avait été le cas il y a trois jours.
L’Accord de paix entre dans sa 7e année, et tous les chefs de la rébellion pointent du doigt le retard considérable accusé dans sa mise en œuvre, en appelant à une urgente application « afin que les populations du nord-Mali puissent enfin jouir des dividendes tant attendus de la paix, y compris la fin de la violence multiforme qui affecte de nombreux civils en différents endroits du Mali, en particulier, et du Sahel, plus généralement, le respect des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité.
De ce fait, l’application du Plan d’Alger « revient » et s’impose comme la solution aussi bien pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, alliance de groupes rebelles créée au Mali en 2014) que pour Bamako.
La Médiation internationale au Mali a tenu récemment une nouvelle réunion pour examiner l’état de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Lors de cette rencontre présidée par l’Ambassadeur Boudjemaa Delmi, représentant de l’Algérie, Chef de file de la Médiation internationale, les participants ont été informés des consultations, conduites par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et chef de la Minusma, avec les parties signataires, et ce, conformément aux conclusions de la rencontre tenue le 20 avril dernier, avait indiqué un communiqué de la Médiation.
Dans cette perspective, la réunion décisionnelle de haut niveau qui devrait permettre de régler la question du DDR global (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion) revêt une importance cruciale, pour ce qu’elle porte comme base de l’offre faite par le Gouvernement d’intégrer 26.000 ex-combattants, ainsi que les réformes institutionnelles qu’appelle l’application pleine et entière de l’Accord de paix, avant de se diriger vers un développement sérieux des zones situés au nord-Mali, longtemps abandonné par le pouvoir central et source génératrice de toutes les turbulences.
L’Express, 19 mai 2022
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