France, Marine Le Pen, Rassemblement National, élections présidentielles, extrême droite, Eric Zemmour
Durant l’entre-deux-tours des élections présidentielles françaises, Marine Le Pen, alors finaliste du scrutin, avait assuré qu’en cas de défaite face à Emmanuel Macron, elle ne briguerait plus le poste de président de la République. Une déclaration qu’elle confirme aujourd’hui, près d’un mois après sa défaite. Alors que le Rassemblement National devrait fêter cette année ses 50 ans d’existence, Marine Le Pen, elle, prépare son retrait.
Dans une interview au quotidien «Le Figaro», la toujours députée a confirmé que la dernière campagne présidentielle serait son ultime tentative pour rallier l’Élysée, «sauf événement exceptionnel». «Je pense que trois présidentielles, c’est déjà un parcours. Qui m’a permis de faire monter nos idées de 18 % à 42 %. Ce qui, en dix ans, est une belle dynamique», s’est-elle félicitée, défendant fièrement son bilan. Marine Le Pen sera tout de même candidate à sa réélection pour les législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Souhaitant désormais passer la main, elle a cependant confié vouloir «faire émerger une nouvelle élite» et confirmé Jordan Bardella comme son successeur.
«Le rôle de notre mouvement dans les années qui viennent est, d’une part, de concevoir le projet national du XXIe siècle, et, de l’autre, faire émerger une nouvelle élite. Jordan Bardella me paraît très bien placé pour ce faire», a-t-elle expliqué au «Figaro». Celui qui avait récupéré par intérim la présidence du parti le temps de la campagne présidentielle pourrait en prendre sa tête définitivement lors d’un grand congrès du mouvement qui devrait se tenir à l’automne.
L’ancienne tête de liste aux européennes du RN de 26 ans ne sera, lui, pas candidat aux législatives en juin. Pour ce scrutin, souvent défavorable au Rassemblement National, sa représentante s’est fixée l’objectif d’obtenir «au moins 60 députés» afin d’avoir les moyens de pouvoir peser dans la future Assemblée Nationale. «Mon ambition, c’est d’obtenir la traduction de la présidentielle», a souligné la candidate parvenue pour la seconde fois au second tour, espérant pouvoir «avoir de très bonnes surprises».
Peu inquiète par les investitures de candidats dans 550 circonscriptions par Reconquête ! le jeune parti d’Éric Zemmour, elle a par ailleurs justifié son refus d’une alliance par des «divergences stratégiques trop importantes». Reste à voir si d’ici à 2027 une personnalité au charisme et à la crédibilité suffisante fera surface au RN, ou si faute de candidat solide Marine Le Pen sera «obligée» de rempiler pour une quatrième élection présidentielle. Car après les multiples défections de cadres du RN vers Reconquête !, peu de personnalités du camp lepéniste semblent aujourd’hui en capacité de se lancer dans la course à l’Élysée et d’espérer rassembler derrière eux les voix du camp national.
Fouzia Mahmoudi
Le Jour d’Algérie, 18 mai 2022
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