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La coopération algéro-turque va franchir une étape nouvelle qualifiée, par les responsables des deux pays, de stratégique. Il s’agit d’un partenariat dans le domaine sensible de la défense et des industries militaires.
La question a été posée aux deux chefs d’Etat, au cours d’une conférence de presse conjointe à Ankara. «En tant que deux pays qui jouent un rôle important pour assurer la paix et la stabilité sur le continent africain, nous sommes déterminés à renforcer la coopération dans l’industrie de la défense », a d’abord déclaré Erdogan, selon le quotidien turc Daily Sabah.
Le président turc a ensuite révélé que de nombreuses entreprises de défense turques étaient en pourparlers avec leurs homologues algériens, sans donner plus de détails. De son côté, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que l’Algérie « envisage de faire des pas importants avec la Turquie, notamment dans les industries civile, militaire et navale.»
La Turquie a, depuis l’arrivée d’Erdogan au pouvoir, fait des pas de géant dans le domaine de l’industrie militaire, développant différents types de matériels. L’Algérie, elle, travaille, depuis quelques années, à asseoir une industrie de défense. La Turquie pourrait devenir le partenaire idéal.
La visite, la première d’un chef d’Etat algérien en Turquie depuis 17 ans, survient alors que la coopération économique entre les deux pays est très active.
Quelques chiffres éloquents ont été rappelés à l’occasion de cette visite. Selon le président Recep Tayyip Erdogan, malgré la crise sanitaire, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Turquie ont augmenté de 35 % pour atteindre 4,2 milliards de dollars.
Sous l’impulsion de l’accord d’amitié et de coopération, signé en 2006, la coopération et les échanges économiques entre l’Algérie et la Turquie ont connu une dynamique sans précédent.
La Turquie est devenue, ces dernières années, le premier investisseur étranger en Algérie avec 5 milliards de dollars. Les projets phares des investisseurs turcs sont l’usine de sidérurgie de Tosyali à Oran et le complexe textile de Relizane, outre la participation des entreprises turques aux différents programmes de logements et d’infrastructures. En somme, quelque 1400 entreprises turques sont présentes en Algérie. L’investissement dans le secteur productif est un critère important pour les autorités algériennes qui cherchent à diversifier l’économie du pays, trop dépendante des hydrocarbures. La visite de Tebboune en Turquie devrait booster davantage cette coopération avec la signature de nouveaux accords dans plusieurs secteurs, à savoir l’énergie et les mines, les finances, le commerce, l’industrie, l’information et la communication, les travaux publics, la pêche, les sciences & technologies et l’innovation, les micro-entreprises, les œuvres sociales, la formation professionnelle, la culture, l’éducation, l’environnement et la lutte contre le crime organisé transfrontalier.
Soulignons que les deux chefs d’Etat avaient annoncé, avant-hier, que l’objectif est désormais de porter les échanges à 10 milliards de dollars, voire plus, alors que l’objectif était fixé jusque-là à 5 milliards.
Synthèse Aziz T.
La Nation, 17 mai 2022
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