Les Français à l’épreuve de l’urne – Emmanuel Macron, Marine Le Pen, extrême droite, Rassemblement National,
Par Salah Bey
Entre une Europe forte et sortir de l’Europe, l’écart est visible. Entre une évolution dans la relation de la France avec ses anciennes colonies et la continuité d’une vision néocolonialiste, le fossé est grand, entre un Macron qui se veut innovateur et une Le Pen conservatrice. Même si leur dernier face-à-face n’a pas tout livré, le parallèle est distinct entre les deux candidats. Nettement direct et franc, le Président sortant a sorti des cartes, alors que la candidate du Rassemblement national usait d’un langage plutôt critique plutôt que d’avancer un programme électoral digne d’une future présidente de la France.
Des indices comme prendre la parole avant la fin du générique ou sa visite précoce sur les lieux du débat pour critiquer le décor de l’émission renseignent sur la stature d’une femme trahie par une certaine imitation de son père, qui fut trop bavard mais avare en bonnes idées qui offrent des solutions aux peines des Français. A l’occasion, Marine Le Pen a changé la couleur de sa veste – du rose au noir – au lieu de faire une mue politique par rapport au legs de son père, afin de donner l’image d’une candidate digne de son nom et non de celui de son père. Elle incarne bien, au-delà du changement du sigle partisan, son père dont le caractère est vomi par une large catégorie d’électeurs, au diapason des changements mondiaux.
Alors qu’un sans-faute s’imposait, Madame la «présidente», qui aurait dû tirer des enseignements de la campagne électorale de 2017 et adopter un discours apaisant et prometteur, surfait, comme le veut la tradition familiale, sur les sujets qui fâchent, déstabilisants !
Si les Français en ont assez de réécouter ses discours haineux contre l’Algérie, contre le foulard et pour l’émigration sélective, la candidate à la présidentielle française est prise au piège par un invité surprise : le conflit en Ukraine. Son rapprochement, même virtuel, de la Russie dans cette amère conjoncture que subit l’Europe, présidée par un Macron visiblement en net déphasage par rapport à sa rivale, lui a coûté des points et lui font évidemment perdre des voix. Car aux yeux des Français, hostiles à cette guerre, l’amie française de Poutine est vraisemblablement persona non grata.
A moins d’un miracle, un KO semble être déjà consommé. Il est salvateur pour une France en panne d’idées et en quête de nouveaux partenaires. Ce n’est pas pour Marine Le Pen, trop faible pour trouver des solutions à son pays, pris en sandwich entre la xénophobie, l’islamophobie et le spectre d’une guerre civile – projet si cher à un certain Eric Zemmour, son allié satanique.
E-Bourse, 23/04/2022
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