Algérie. Des promesses, pour quel résultats ?

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Contrairement aux promesses des ministres du Commerce et de l’Agriculture, la mercuriale n’a pas enclenché un mouvement baissier. Ni la fin de la première semaine, ni la seconde n’ont vu la réalisation des prévisions ministérielles. L’inflation que connaissent les produits agricoles et les tensions perceptibles sur l’huile et la semoule amènent les citoyens à faire un constat d’échec de ces deux départements. Ils n’ont plus besoin de s’exprimer à quelques jours de la fin du mois sacré. La vérité est qu’ils ont perdu leur pari, au point où les instances de l’Etat n’arrivent même plus à se faire entendre par les citoyens. Les informations sur les nombreuses saisies de nourriture illégalement stockée et même les 10 ans de prison écopés par un spéculateur, ne font pas réagir l’opinion. Tant que les Algériens ne sentent pas les effets du déploiement de l’Etat dans son panier, il ne fait pas cas des efforts déployés. Il faut dire que ceux-ci n’ont pas suffi à arrêter le monstre de la spéculation. C’est un fait.

Maintenant que l’échec est pratiquement consommé, l’opinion publique découvre que l’on n’est pas mieux lotis pour ce qui concerne les effets vestimentaires pour l’Aid El Fitr. Les parents qui pensaient bénéficier d’une baisse des prix des produits de consommation pour répondre présent à la demande de leurs enfants, déchantent et réfléchissent déjà au système D qu’ils vont devoir adopter pour sortir de ce mois avec un minimum de dégâts financiers. Cela dit, il ne faut pas, non plus, faire dans l’exagération. Entre deux complaintes, les familles algériennes ont su profiter de ce mois béni et avant même qu’ils ne finissent, pensent déjà aux joies du prochain. Que l’administration a prêté le flanc est une chose, mais cela n’entamera pas l’amour qu’ont grands et petits pour le mois sacré. Qu’on se le dise donc.

Il reste, cependant que cette tendance aux «laxisme» des autorités publiques a quelque peu gâché le tableau que tout le monde aurait voulu voir idyllique. Et pour cause, l’impréparation des services habilités a entraîné une sorte de réaction en chaîne, débouchant sur un démarrage en catastrophe de ce mois sacré, avec les scènes que l’on a vu autour des supérettes. Même si ces images sont derrière nous et pratiquement oubliées après près d’une vingtaine de jours de jeûne et de veillées ramadanesques, il reste tout de même un arrière-goût de promesses non tenues et une impression d’imperfection dans l’attitude de certains agents de l’Etat.

Aussi, disons-le donc clairement que l’administration n’a pas été vraiment au top dans la gestion du Ramadhan 2022. Ceci entraînera, à n’en pas douter, des remontrances légitimes de la part des citoyens, tant que l’administration n’a pas fait montre d’une parfaite maîtrise du processus commercial.
Par Nabil G.

Ouest Tribune, 20/04/2022