France: Des gaz toxiques pour tuer les Algériens dans les grottes – Guerre d’Algérie, crimes de guerre, colonisation,
Malgré les efforts des autorités françaises pour cacher les atrocités du colonialisme français en Algérie, ces crimes font l’objet de fuites de temps à autre, se déclarant, exposant les pratiques inhumaines que l’armée d’occupation a imposées aux Algériens pendant 132 ans.
Le dernier chapitre de ces crimes, qui n’ont pas de prescription, est ce qu’on appelle les « sanctions des grottes », dans lesquelles l’armée d’occupation française a utilisé des gaz toxiques dans les grottes où se cachaient les moudjahidines (combattants de la liberté) pendant la révolution, un acte qui contredit le protocole de Genève, que la France a signé en 1925.
Cette question est devenue une opinion publique en France ces jours-ci, où la revue trimestrielle française (XXI), la journaliste indépendante Claire Billet a publié le 1er avril une longue enquête sur l’utilisation de gaz toxiques par l’armée française contre les soldats du Front de libération nationale dans les grottes, dans les montagnes des Aurès, le nord de la région de Constantine et les montagnes du Djurdjura.
Le 7 avril, une conférence de presse a été organisée dans les locaux de la Ligue des droits de l’homme en France, consacrée à l’examen du dossier de la « guerre des grottes » utilisée par l’armée française pendant la guerre d’Algérie, suivie d’un télégramme adressé à l’Agence française de presse (France Press) qui contenait un appel aux historiens et aux journalistes pour que les autorités françaises ouvrent les archives militaires, qui restent fermées et secrètes sur l’utilisation d’armes chimiques par l’armée française dans les grottes pendant la guerre d’Algérie.
Dans ce contexte, les deux historiens Christophe Lafay et (président de l’Association Josette et Maurice Audin) Pierre Mansat ont signé un article dans la revue « Libation », tandis qu’une émission sur ce dossier était diffusée sur les chaînes « France culture » et « TV5MONDE » préparée par la journaliste Claire Billet, sur « les grands réseaux souterrains dans lesquels l’armée française a utilisé des gaz toxiques contre les éléments du Front de libération nationale ».
Une semaine plus tard, le journal français « Le Monde » est revenu à la charge en publiant une enquête approfondie préparée par le journaliste Frédéric Bobin sur ce dossier, qui constitue l’un des secrets de la « guerre d’Algérie » dont les archives échappent encore aux historiens. Le journal révèle en effet que l’armée française a utilisé des gaz toxiques à grande échelle contre les Algériens cachés dans des grottes de 1956 à 1961, mais que les autorités françaises dissimulent ce crime odieux en refusant l’accès aux archives.
Le journal cite une partie de ce qui a été publié dans le magazine, à savoir des témoignages inédits d’anciens soldats français qui racontent leur rôle dans la « guerre des cavernes ». Parmi les « armes spéciales » utilisées figuraient des grenades, des bougies et des roquettes chargées de gaz toxiques, notamment le CN2D, qui contient du DM, une substance chimique toxique qui irrite les yeux, les poumons et les muqueuses et provoque diverses maladies comme des maux de tête, des nausées et des vomissements, et peut devenir mortelle à l’intérieur.
Se référant à cet égard à une opération en 1959 à Tolga (près de Biskra), et ici un ex-soldat Jan Vidalenc, 85 ans, a déclaré dans une interview avec la journaliste Claire Billet, qu’il a utilisé ce gaz face aux éléments du FLN, le lendemain dix corps ont été découverts ; « Nous avons tiré du gaz sur les Algériens » ce qui est les mêmes opérations de l’armée française entre 1844-1845 lors de l’invasion de l’Algérie contre la résistance fidèle à l’Emir Abdelkader.
Ces pratiques criminelles étaient régulières dans les opérations de l’armée d’occupation, ce qui a été confirmé par un autre soldat (présenté avec son prénom « Yves »), 86 ans, qui a admis avoir participé à 95 opérations de ce type. Il a également indiqué que du gaz était également injecté pour rendre les grottes inutilisables à terme en raison des dépôts de gaz. C’est ce qu’a déclaré « Yves », qui a ajouté : « Nous aurions dû exposer tout cela avant, car combien de civils ont dû retourner dans les grottes ?
Les historiens Christophe Lafay, spécialiste de l’utilisation des armes chimiques dans les conflits de décolonisation, Gilles Manceron, spécialiste du colonialisme français, la journaliste Claire Billet et Pierre Mansat, président de l’Association Josette et Maurice Audin, affirment que la « guerre des grottes » a été conçue par l’état-major des armes spéciales du ministère français des Armées pour achever la « neutralisation » des combattants de l’Armée de libération nationale, mais que ses toxines sont toujours présentes sur les parois des grottes, nuisant aux enfants, à la faune et à la flore aujourd’hui encore.
Mohamed Moslem
Echourouk, 16/04/2022
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