Contrebande vers la Tunisie: L’huile se fait « La belle »

Contrebande vers la Tunisie: L’huile se fait « La belle » – Algérie, huile de table, produits subventionnés,

Après les espèces animales du parc naturel d’El-Kala, les gravures rupestres du Hoggar et du Tassili, la crevette royale, les médicaments, le carburant et le corail, les camelins, caprins, ovins, les câbles télégraphiques et électriques en cuivre, le patrimoine culturel provenant des sites antiques des wilayas d’El-Tarf, Souk-Ahras et Guelma, la contrebande s’attaque ces derniers moments au trafic des produits de large consommation subventionnés. Il s’agit de l’huile de table, principalement la marque « la belle » et de la semoule, toutes les deux fabriquées à Annaba, qui traversent « allégrement » et par flots, nos frontières avec la Tunisie, apprend-on de source fiable. Ceci sans parler des produits pharmaceutiques aussi bien d’importation que ceux fabriqués localement.

Des algériens installés en Tunisie, de retour au pays au lendemain de la réouverture des frontières au profit des résidents, rapportent que nos voisins qui s’approvisionnaient en permanence en produits agro-alimentaires algériens, notamment subventionnés, sont confrontés à une crise sans précèdent, en raison de la fermeture des frontières pour des raisons sanitaires.Nos interlocuteurs signalent que le prix d’un bidon de cinq litres de l’huile de table de marque « La belle », une denrée de plus en plus rare à Annaba, ville où l’usine agro-alimentaire est basée, a dépassé les 40 dinars tunisiens, soit l’équivalant de 2 800 dinars algériens au marché parallèle.

Alors que la semoule de blé est revendue sur le marché tunisien au prix d’un dinar tunisien le kilo, une valeur, qu’il faut multiplier par sept pour avoir une idée de cette saignée. Il faut signaler par ailleurs, qu’à l’exception d’un point de vente ouvert au niveau de la grenouillère, où des files d’attentes interminables sont quotidiennement installées, l’huile de table de marque « La belle » est pratiquement introuvable au niveau des grandes surfaces depuis des semaines déjà. Même constat pour ces deux produits dans des wilayas limitrophes, censées être approvisionnées régulièrement par ce même produit de large consommation, surtout durant le mois sacré de ramadhan.

Afin d’avoir des éclaircissements sur la crise de l’huile de table, nous nous sommes rapprochés de l’unique usine de production de l’extrême Nord-est du pays, à savoir l’ex-entreprise de transformation des corps gras(SOGEDIA) devenue « La belle ». Cette entreprise, détenue à 70% par un privé et 30% par l’Etat,couvre pratiquement toutes les wilayas de l’Est, entre autres, Tébessa, Guelma, Souk-Ahras et El-Tarf. Elle a été qualifiée de « gros pollueur » et menacée de fermeture par le wali d’Annaba en 2021, pour atteinte à l’environnement. En l’absence du premier responsable, personne n’a osé nous répondre.

Cependant, un administrateur a tenu à affirmer que seule la wilaya d’Annaba est actuellement approvisionnée à partir de cette unité, qui produit pourtant près de 30.000 litres/jour. Nous assistons, aujourd’hui tout au long de la bande frontalière Est allant de Tébessa à El-Kala, en passant par Souk-Ahras, à une spirale infernale de la contrebande et du trafic en tout genre.

À l’approche du mois de ramadhan, la crise relative à l’indisponibilité des produits de large consommation pointe déjà le nez dans les grandes surfaces d’Annaba, au grand bonheur d’une frange d’individus sans scrupules, qui portent atteinte à notre économie nationale. Mêmes les pauvres baudets n’échappent pas au trafic, pour le transport des marchandises dans des reliefs accidentés et également pour la commercialisation de leur viande, au-delà de nos frontières.

L’Est Républicain, 23/03/2022

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