Ukraine: Les armes chimiques, nouvel alibi contre la Russie

Ukraine: Les armes chimiques, nouvel alibi contre la Russie – Donbass, Damas, Syrie,

L’objectif de l’Otan serait de provoquer le chao en Ukraine en brandissant la carte de l’arme chimique.
Le scénario est prévisible et c’est un mauvais remake du drame syrien. La presse occidentale relaie depuis deux jours au moins des déclarations de responsables européens, américains et atlantistes qui se disent convaincu que Moscou va utiliser des armes chimiques en Ukraine. Cela rappelle avec quelques années de différences les mêmes litanies à l’encontre de Damas.

Comme si Vladimir Poutine allait «gazer» les Ukrainiens comme son homologue syrien l’aurait fait, selon les mêmes capitales, avec son propre peuple. Le média mensonge utilisé en 2013 puis en 2017 contre Bachar Al-Assad risque d’être le même vrai-faux alibi utilisé contre le président russe.

Les signes avant-coureurs sont nombreux. Jeudi dernier, déjà, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait exprimé son inquiétude quant à l’hypothèse que «le régime ‘barbare’ de Moscou» (sic) ne recoure à des armes chimiques en Ukraine. «Les choses que vous entendez au sujet des armes chimiques sortent tout droit de leur stratégie», a également déclaré le chef du gouvernement dans une interview jeudi sur Sky News. «On l’a vu en Syrie, on l’a vu… même au Royaume-Uni», avait rajouté Boris Johnson, en référence à des empoisonnements perpétrés sur le sol britannique, avant d’assener «c’est un gouvernement cynique, barbare».

La salve de Johnson a précédé celles, nombreuses des dirigeants occidentaux, qui se sont succédés depuis pour marteler une idée, présentée comme étant une information certifiée, que la Russie allait utiliser des armes chimiques pour compenser la lenteur de sa progression sur le terrain.

Vendredi dernier, lors d’un discours à la Maison Blanche, le président des Etats-Unis avait menacé «la Russie paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques dans sa guerre contre l’Ukraine». Joe Biden avait cependant refusé d’évoquer toute information dont les services de renseignement américains disposeraient à ce sujet.

Simple rhétorique ou affirmation «sourcée» et «recoupée», il semblerait que la première option soit la bonne dans ce cas de figure. Cela rappelle étrangement les déclarations en cascades de Barack Obama, David Cameron et de François Hollande, menaçant et mettant en garde le président syrien contre toute utilisation d’armes chimiques.

La suite est connue. Tant en 2013 qu’en 2017, des opérations sous fausse bannière ont été montés par les services occidentaux afin de créditer la thèse de l’utilisation, par l’armée arabe syrienne, de produits chimiques contre son propre peuple. Très vite, et malgré l’embrigadement des médias mainstream, il a été prouvé que ce sont les groupes terroristes, avec l’aide de certains services occidentaux, qui avaient commandité ces attaques.

Le mardi 15 mars, c’était au tour de l’Otan de monter au créneau. La veille de la réunion des ministres de la Défense de l’Alliance à Bruxelles, le secrétaire général de l’Otan a mis en garde Moscou.
«La Russie lance des accusations absurdes sur des laboratoires biologiques et des armes chimiques en Ukraine. C’est un mensonge de plus. Mais nous sommes préoccupés par le fait que Moscou pourrait organiser une opération clandestine, sous faux drapeau, incluant éventuellement des armes chimiques», a dénoncé le Norvégien Jens Stoltenberg.

«Utiliser ces armes serait une violation du traité sur l’interdiction des armes chimiques dont la Russie est signataire», a-t-il averti, avant de rappelé que «La Russie a déjà utilisé par le passé des agents chimiques contre des opposants politiques». Utiliser de tels procédés dans le cadre de la guerre serait selon lui «inacceptable». «Le prix serait très élevé, mais je ne veux pas spéculer sur la réponse militaire de l’Otan», a-t-il insisté.

Cette certitude de Stoltenberg est pour le moins problématique. Si le président américain avait utilisé le conditionnel et avait refusé de s’appesantir sur les informations dont disposeraient les services de renseignement US, le secrétaire général de l’Otan est dans une logique d’une prophétie auto-réalisatrice. Comme si de telles attaques russes sont imminentes, mieux, elles allaient se produire.

Est-ce un écran de fumée provoqué par les Occidentaux pour masquer les accusations russes à l’encontre des Etats-Unis et de l’Ukraine à propos de l’existence de laboratoires américains clandestins biologiques et chimiques avec l’assentiment du gouvernement ukrainien ? Tout porte à le croire.

Rééditer le scenario de Douma
Jeudi dernier, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov avait affirmé que «l’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers». «Dans les laboratoires établis et financés en Ukraine, des documents montrent que des expériences ont été menées avec des échantillons de coronavirus de chauve-souris», a-t-il poursuivi.

Réaction chinoise : Pékin a demandé des explications aux Etats-Unis à propos des accusations russes. Les services de renseignements russes ont fait état mardi 15 mars de déplacements par les milices ukrainiennes du bataillon Azov, classée nazi, de convois transportant du gaz de chlore vers les localités proches des positions russes.

Ces milices projettent de lancer des attaques au gaz contre les civils ukrainiens et les imputer aux forces russes avec en appoint une forte dénonciation internationale. Il s’agit de rééditer le scenario de Douma et d’Alep en Syrie qui a conduit à des frappes américaines contre la Syrie sous l’administration d’Obama.

A Washington, la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a dénoncé des «fausses allégations» et des «théories du complot» propagées par la Russie «concernant de prétendus laboratoires américains d’armes biologiques et le développement d’armes chimiques en Ukraine». Les Etats-Unis font partie des premiers signataires de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, entrée en vigueur en 1975, a-t-elle précisé.

Pour Moscou, il n’y a point de doute. Des sociétés militaires privées américaines dont les membres entraînent les forces spéciales ukrainiennes préparent une provocation avec l’utilisation d’armes chimiques dans le Donbass.
Déjà en décembre 2021, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a averti d’une utilisation éventuelle d’armes chimiques dans la région de Donetsk (Est de l’Ukraine) par des sociétés militaires privées (SMP) américaines.

“Des réservoirs avec des agents chimiques non identifiés ont été acheminés dans les villes d’Avdeïevka et de Krasny Liman pour effectuer des provocations”, a révélé M.Choïgou lors d’une réunion de hauts gradés du ministère de la Défense avec la participation de Vladimir Poutine.

Ce qui est établi, c’est qu’il existe un partenariat entre les Etats-Unis et l’Ukraine visant à «sécuriser les agents pathogènes et les toxines», indiquait fin avril 2020 l’ambassade américaine en Ukraine.

Reste qu’au-delà des discours, les responsables occidentaux sont en train de fabriquer un ennemi, Poutine et la Russie, afin de le présenter à leurs opinions publiques comme étant des barbares sans foi ni loi, disposés à commettre l’irréparable avec l’utilisation des armes chimiques. Cette fabrication de l’ennemi est nécessaire pour faire passer des décisions que ces mêmes opinions publiques seraient réfractaires à accepter.

Le Jeune Indépendant, 17/03/2022

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