Ukraine : Un conflit et des leçons

Ukraine : Un conflit et des leçons – Russie, Algérie

La guerre russo-ukrainienne met en avant encore une fois les questions de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire. Quinze jours de conflit entre la Russie et l’Ukraine ont, en effet, suffi à étaler au grand jour l’insoutenable fragilité économique de nombreux pays qui dépendent pour leurs besoins vitaux à plus de 70% de l’étranger.

Selon le Sommet mondial de l’alimentation de 1996, la sécurité alimentaire est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine.

Malheureusement, l’Algérie, malgré les réformes engagées et les programmes de développement mis en place, n’a pas encore acquis, loin s’en faut, sa sécurité alimentaire. Le fait qu’elle ait obtenu en 2021, la première place en Afrique en matière de sécurité alimentaire, selon le classement du Programme alimentaire mondial (PAM), n’enlève en rien à la réalité actuelle qui établit, chiffres à l’appui, une réelle dépendance de l’Algérie des importations pour son pain quotidien. L’Afrique, dans les rapports établis par la FAO, le PAM et le FIDA , est classé comme le continent le plus touché dans le monde par le problème de la sécurité alimentaire, et l’Algérie en fait partie quelque soit son classement sur ce continent.

Depuis de longues années qu’on parle en Algérie de développement de la production agricole, d’exploitation rationnelle des terres agricoles, de la promotion des zones steppiques, de l’agriculture saharienne…etc. mais on est toujours là à dépendre dangereusement de l’étranger malgré toutes les potentialités dont dispose le pays. L’Algérie trône toujours en tête des podiums des plus gros pays importateurs de blé, de lait, de médicaments et autres biens alimentaires et de consommation. Une situation qui doit impérativement changer au risque de voir le pays tanguer à chaque petit conflit dans le monde. L’autosuffisance et l’affranchissement de la dépendance alimentaire doivent être les deux objectifs majeurs auxquels on doit être attaché dès maintenant. La hausse des prix des hydrocarbures doit être utilisée au maximum dans la réalisation de ces objectifs. Tout retard dans la mise en place de véritables réformes visant à améliorer la résilience et la durabilité des systèmes alimentaires ne fera que fragiliser davantage l’Algérie et menacer sérieusement l’avenir des futures générations. C’est maintenant qu’il faut mettre tout en œuvre pour atteindre les objectifs nationaux en matière de sécurité alimentaire, de création d’emplois et de gestion des ressources naturelles.

L’agriculture constitue actuellement en Algérie 12,4% du produit intérieur brut, c’est très peu au regard des potentialités existantes. Il faudrait au minimum augmenter ce taux à 20% avant 2024.

L’Express, 15/03/2022

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