RD Congo : Le règne des milices – RDC, groupes armés, ressources naturelles, FARDC, M23,
Il y a maintenant un mois, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont reconquis tous les villages envahis, début novembre, par les combattants de l’ancien mouvement rebelle M23 dans le groupement de Jomba, au Nord-Kivu, une province frontalière avec le Rwanda et l’Ouganda.
Le chef d’état-major général de l’armée, Célestin Mbala, a affirmé à l’époque que les forces gouvernementales avaient repris toutes les dispositions pour faire échec à cette énième incursion du M23 sur le sol congolais. Ce haut responsable militaire avait menacé d’en finir «une fois pour toute» avec ce groupe armé , selon ses dires, «doit être neutralisé de manière définitive». Malgré une maîtrise relativement réussie de la situation sur le terrain, deux des 11 provinces qui constituent le pays demeurent en proie à de violences extrêmes depuis un peu plus de 25 ans. Le nord-Kivu et le sud-Kivu, deux régions extrêmement convoitées à cause des richesses contenues dans les sous-sols. Cuivre, magnésium, manganèse tourmaline et surtout diamant sont le coffre fort des différents groupes armés pour qui déposer les armes signifie la fin de l’enrichissement facile. La dissolution, telle qu’annoncée, du M23 en décembre 2013 n’a pas eu l’effet escompté, à savoir faire régner la paix dans ces régions. Des groupes comme les Forces démocratiques alliés (ADF), qui opèrent à partir de certains pays voisins, représentent une menace constante. Ce groupe écume spécialement la frontière commune entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo.
D’ailleurs, et à quelques jours avant la fin de son mandat pour cette année, la mission de l’ONU en République Démocratique du Congo estime que la situation sécuritaire reste fragile au Sud-Kivu malgré les efforts fournis. Dans un récent point de presse, le chef de bureau de la Monusco dans la région est revenu sur ces efforts, et les défis de l’année 2021 en mettant en exergue les tensions persistantes entre les communautés à cause du nombre croissant des déplacés qui fait que dans un certain nombre d’endroits, la coexistence pacifique reste fragile.
Sur le plan humanitaire, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont également estimé que près d’un quart de la population de RDC est confronté à une grave crise alimentaire. Et la situation devrait même s’aggraver dans les prochains mois. Selon les deux agences des Nations unies, la crise alimentaire qui touche un quart de la République démocratique du Congo montre peu de signes de diminution. Dans un communiqué commun, si la FAO et le PAM affirment que «les chiffres devraient rester inchangés au cours du premier semestre 2022», le tableau nutritionnel pourrait s’aggraver dans certaines régions et parmi les groupes particulièrement vulnérables. Aujourd’hui, ce sont près de 27 millions de personnes qui sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë d’urgence en RDC, notamment dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Kasaï, mais également dans des zones en périphérie de la capitale Kinshasa.
La paix qui échappe tant au pouvoir de Kinshasa dépendra particulièrement de sa capacité à dialoguer avec ses voisins, notamment le Rwanda, pour cesser tout affrontement entre milices interposées, pour le plus grand bien de la région des grands lacs.
M. T.
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Prorogation de l’état de siège dans le nord-est
Les sénateurs de la République démocratique du Congo (RDC) ont adopté samedi le projet de loi portant prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu (nord-est), ont rapporté des médias. Sur 109 membres que compte la chambre haute du parlement, 98 sénateurs ont pris part au vote, dont 96 pour et 2 contre. Il s’agit de la 14e prorogation qui a pris effet hier, le 19 décembre.
Les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont placées en état de siège depuis le 6 mai dernier en raison des violences des groupes armés, notamment les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF).
Depuis le 30 novembre, les forces ougandaises ont lancé officiellement, en collaboration avec les Forces armées de la RDC (FARDC), les opérations aériennes et d’artillerie contre plusieurs positions des rebelles ADF, accusés d’être à l’origine des attaques terroristes récentes dans la capitale ougandaise.
Pour le gouvernement, au regard des résultats de ces deux dernières semaines avec la mutualisation des forces avec l’Ouganda, il y a lieu de proroger une fois de plus cette mesure d’exception dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Mourad Termoul
El Moudjahid, 20/12/2021
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