Afrique-Chine : Coopération adaptée

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Les pays africains occupent désormais une place grandissante dans la stratégie internationale de la Chine.
Pékin a réussi à s’ériger en partenaire incontestable de l’Afrique et, en quelques décennies, est parvenu à surclasser ses concurrents directs, notamment les grandes puissances occidentales. Cela n’a pas été du goût de tout le monde. Certains analystes veulent déceler des formes latentes d’hégémonisme, voire un nouvel avatar d’un néocolonialisme, ou à tout le moins, le recours à un mercantilisme qui freine le développement économique des partenaires africains.
Que la Chine suscite des critiques, cela est parfaitement concevable dans ce climat de guerre commerciale sur fond de mondialisation exacerbée.

Il n’empêche que l’empire du Milieu possède des arguments et des partisans dont l’attitude est tout acquise à la Chine.
Ces derniers évoquent des preuves qui plaident en faveur du partenariat sino-africain et de sa consolidation. Certains anciens chefs d’État, à l’instar d’Abdoulaye Wade et Olusegun Obasanjo, considèrent que la coopération chinoise est plus rentable et mieux adaptée aux préoccupations des peuples africains. Il faut reconnaître que l’une des constances de la politique extérieure de la Chine en Afrique consiste en le refus de toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures des Etats africains. C’est là une règle de base essentielle au rapprochement sino-africain. Cette constance représente une condition sine qua non au maintien de la crédibilité de la Chine et de son attractivité, beaucoup plus importantes que celle des bailleurs de fonds occidentaux. De plus, l’avantage de la Chine réside dans sa capacité d’investissement rapide et massif ; elle dispose de réserves très conséquentes en devises qui lui permettent de faire des prêts à des taux intéressants.

De surcroît, la présidence chinoise a indiqué que l’Afrique serait partie intégrante des nouvelles routes de la soie, du nom de l’initiative lancée en 2013 par le président Xi Jinping qui prévoit de relier tous les continents à la Chine.
Vu sous cet angle, on ne peut que s’attendre à ce que les relations continuent à prendre de l’ampleur et que le rapprochement soit porteur d’espoir.
Les États africains doivent veiller à ce que le partenariat sino-africain reste fidèle aux principes qui le guident et l’orientent et à conforter sa pertinence.

C’est à eux que revient la responsabilité d’adopter des pratiques efficaces permettant de tirer le meilleur profit de ce partenariat pour qu’il soit mutuellement bénéfique et prenne en considération au maximum les priorités nationales de chaque pays africain.
Ce partenariat, basé sur l’égalité, le respect mutuel et les avantages réciproques, pourrait aider l’Afrique à satisfaire l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable.

Il pourrait représenter un modèle entre les nations en développement du Sud, d’autant plus qu’en matière de développement, ces pays sont confrontés à un avenir incertain menacé par des crises économiques et sociales planétaires.
L’affirmation d’une coopération Sud-Sud contribuera ,à n’en point douter ,à briser le cycle de la pauvreté, de l’instabilité et des inégalités, tout en promouvant les bases d’une appropriation effective des stratégies de développement.

Repère : L’Afrique, enjeu économique et politique

Par Nadia Kerraz

Le huitième Forum sur la coopération sino-africaine s’est ouvert, hier à Dakar, au Sénégal. Ce grand rendez-vous entre l’empire du Milieu et le continent africain a été précédé par de nombreux commentaires et analyses mettant notamment l’Afrique en garde contre les risques encourus du fait de son rapprochement avec Pékin. Par la voix de leur chef de la diplomatie, Paris et Washington se sont aussi exprimés sur cette coopération. Et si les Américains ont été subtils dans leur analyse de la coopération entre la Chine et les pays africains, il en a été autrement des Français, qui n’ont fait preuve d’aucune retenue, qualifiant leurs concurrents de «partenaires prédateurs». Pourtant, ce sont les pays africains qui sont les premiers concernés par cette coopération, et c’est à eux qu’il revient d’analyser leur relation avec la Chine et de dire si elle est conforme à leurs attentes ou non. Pour preuve, en 2019, le président rwandais Paul Kagamé avait tenu à préciser que «l’Afrique n’est le prix à gagner ou à perdre pour personne. Pas du tout (…) il est de notre responsabilité, en tant qu’Africains, de prendre en charge nos propres intérêts et de développer notre continent à son plein potentiel. En réalité, cela a toujours été la question principale. Nous avons attendu beaucoup trop longtemps, en fait, pendant des siècles». En fait, ce qui était surtout souligné à travers ces propos, c’est le refus du tutorat que l’Occident, et les anciennes puissances coloniales, veulent toujours exercer sur l’Afrique. En cela, il ne faut pas être un fin limier pour deviner qu’en s’attaquant aussi frontalement à toute puissance qui ambitionne d’aller à la conquête de l’Afrique et de se positionner sur cette chasse gardée, l’Occident cherche surtout à préserver ses intérêts stratégiques.

Selon le site panafricain Financial afrik, derrière ses belles intentions civilisatrices et ses annonces de démocratisation, ce qui est recherché c’est de sécuriser les sources d’énergie et de s’assurer l’accès aux minerais et terres rares. Et de rappeler que selon le cabinet américain China africa research initiative (cari) , la Chine a prêté à l’Afrique un total de 125 milliards de dollars entre 2000 et 2016. «C’est plus que ce que toutes les initiatives de la Banque mondiale, du FMI et du G20 promettent à l’Afrique à longueur de forums et d’initiatives», est-il indiqué. Pour autant, l’Afrique qui se sait courtisée, pour ses ressources économiques ou son poids politique (54 pays à l’Assemblée générale de l’ONU), doit être en mesure aussi de défendre ses propres intérêts. Ses atouts doivent être utilisés à bon escient pour négocier avec les partenaires qui se présentent à elle, et ils sont nombreux, un partenariat à même d’assurer un développement harmonieux du continent. N. K.

Lamamra au Forum sur la Coopération sino-africaine: Approfondir le partenariat sino-africain

Le ministre des Affaires étrangères et de la  Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra prend part, à l’invitation de ses homologues chinois et sénégalais, aux travaux de la 8e session ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) à Dakar (Sénégal), prévue lundi et mardi, a indiqué un communiqué du ministère.

Les ministres participant à cette réunion placée sous le thème « Approfondir le partenariat sino-africain et promouvoir le développement durable Chine-Afrique dans la nouvelle ère », s’attèleront au suivi de la mise en œuvre des conclusions de la 3e session de ce forum tenue en septembre 2018 à Pékin. Il sera également procédé à l’évaluation de la coopération sino-africaine en matière de lutte contre la pandémie, en vue d’amortir son impact économique et financier tout en œuvrant à la relance du développement en Afrique, précise la même source. Les ministres africains et leurs homologues chinois devront adopter un programme d’action et de coopération Afrique-Chine pour la période 2022-2024, outre un document portant les grandes orientations de la  coopération sino-africaine à l’horizon 2035 qui constitue la feuille de route de coopération bilatérale à moyen et à long termes.

En marge de cette réunion ministérielle, le Chef de la diplomatie algérienne aura des rencontres bilatérales avec nombre de ses homologues  africains, outre des consultations avec les hautes autorités de la République du Sénégal qui assurera, à partir du mois de février 2022, la  présidence tournante de l’Union Africaine (UA), a conclu le communiqué.

Naila Benrahal

El Moudjahid, 29/11/2021

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