Média espagnol: Le Maroc « frappe là où ça fait mal »

Espagne, Etats-Unis, Israël, Sahara Occidental – Média espagnol: Le Maroc « frappe là où ça fait mal »

Le Maroc « frappe là où ça fait mal » et dépasse l’Espagne dans ses relations avec les États-Unis et Israël
Le royaume alaouite se rend à Washington pour faire état d’accords historiques avec l’État israélien couvrant tous les aspects de la défense. Pendant ce temps, l’Espagne cherche une photo avec Biden qui ne vient pas.
La Moncloa cherche une photo « coûte que coûte » et ce n’est autre que celle de Pedro Sánchez avec le président des États-Unis, Joe Biden, à la Maison Blanche. Il s’agit d’une priorité de la politique étrangère espagnole, consciente de l’importance des images et des symboles dans la diplomatie. Toutefois, un obstacle s’est dressé devant le rêve du gouvernement espagnol de se rendre à Washington avant la fin de la législature : le Maroc. Pour l’heure, le royaume alaouite a réussi à faire en sorte que son ministre des affaires étrangères, Nasser Burita, soit reçu par le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken.

L’issue de la réunion n’aurait pas pu être meilleure pour les intérêts de Rabat. Blinken a publiquement remercié le ministre marocain des affaires étrangères pour sa visite car « nous avons un partenariat de longue date avec le Maroc, que nous voulons renforcer et approfondir ». En fait, elle a été la première nation à reconnaître les États-Unis comme un pays souverain, ce que les Américains n’ont pas oublié et n’oublieront pas, même si l’Espagne a été la troisième à le faire. C’est précisément cette volonté d’aller plus loin dans les relations entre les deux pays qui fait peur dans le siège rénové du ministère des affaires étrangères sur la Plaza del Marqués de Salamanca.

La situation au Sahara occidental est au cœur de ces discussions. Blinken est allé beaucoup plus loin dans ses déclarations, liant directement la visite du ministre marocain au nouvel envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura. Le secrétaire d’État américain a exprimé son intention de s’entretenir avec M. Burita du « travail et des efforts » réalisés par le fonctionnaire international dans la région.

Naturellement, le ministre marocain, beaucoup plus enthousiaste que son homologue américain, a précisé l’agenda spécifique qui l’avait amené aux Etats-Unis, centré sur « l’enrichissement de notre dialogue stratégique, notre coopération militaire et la défense de nos intérêts ». Il est même allé jusqu’à situer le Maroc comme le pivot autour duquel tourneront « d’autres problèmes tels que le changement climatique ou l’extrémisme » en Libye et dans le reste de l’Afrique, par l’intermédiaire des États-Unis.

Quelles que soient les déclarations, ce qui est certain, c’est que le pays des étoiles et des rayures maintient son soutien au Maroc au Sahara occidental, ce qui a été explicité par l’ancien président Trump et que Biden a déjà réaffirmé en soutenant expressément les prétentions marocaines en ne retirant pas le décret signé par son prédécesseur. À cet égard, il convient de rappeler qu’en 2014, Mohammed VI avait reçu l’actuel dirigeant américain, alors vice-président des États-Unis, pour lui « lire le riot act » face aux relations tendues entre les deux pays. La raison n’est autre que la proposition présentée au Conseil de sécurité de l’ONU qui accorde des fonctions de surveillance des droits de l’homme à la mission de l’ONU au Sahara occidental. Le Maroc a mis sa machine diplomatique en marche et, après la rencontre avec Biden, les États-Unis ont retiré leur proposition.

Du côté espagnol, outre la brève rencontre de 30 secondes entre Pedro Sánchez et Joe Biden au sommet de l’OTAN, il convient de noter la rencontre entre M. Blinken et José Manuel Albares, le ministre espagnol des affaires étrangères, le 6 octobre. Contrairement à la réunion avec le Maroc, celle-ci a eu lieu à Paris à l’occasion de la réunion ministérielle de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui se tenait dans la capitale française. Une récolte bien maigre comparée à ce que Rabat a réalisé en une semaine seulement.

Avec Israël par la main
Le Maroc sait comment jouer ses cartes (et très bien). En fait, le but de la visite de M. Burita était d’informer en personne l’administration américaine de la visite du ministre israélien de la défense, Benny Gantz, à Rabat, également cette semaine, pour la signature d’accords sans doute historiques entre deux pays qui étaient autrefois des adversaires de premier plan. La portée de la nouvelle relation entre Israël et le Maroc est telle qu’elle couvre tous les aspects de la défense, y compris le renseignement, la cybersécurité, la formation militaire, et le plus important dans le domaine de la sécurité : le transfert de technologie.

La Información, 28/11/2021

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