Algérie. Le nouveau puzzle républicain

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La nouvelle Algérie a réussi ceci de positif, est que l’on ne parle plus de tentations électoralistes de l’exécutif. A quelques jours de la fin de la campagne pour les élections locales, aucun politique de l’opposition ne s’est aventuré sur le terrain de la critique du pouvoir, l’accusant d’utiliser les moyens de l’Etat pour faire campagne. Désormais la ligne de démarcation entre l’activité gouvernementale et les actions politiques et électorales est claire nette et précise. En effet, l’opinion publique a certainement remarqué, qu’en même temps que les chefs des formations politiques et autres indépendants battent le rappel des citoyens-électeurs pour les convaincre d’adopter leur listes de candidatures respectives, les membres du gouvernement sillonnent le pays, sans croiser, à aucun moment un meeting. Chacun se donne à ses occupations de l’heure et personne ne commente les activités de l’autre.

Dans cette configuration nouvelle de la relation politique-exécutif, les Algériens sont censés en tirer leurs propres conclusions et constater que la campagne électorale n’est pas parasitée par des discours sur la récupération politicienne et électoraliste et l’activité gouvernementale se déroule dans la normalité de ce qu’elle est censée être, dans un État qui respecte la «ligne de démarcation».

Même si l’on admettra aisément que la société n’a peut-être pas senti l’évolution, il reste que celle-ci est un fait établi. Et c’est justement en raison de ce distinguo net entre les deux sphères qui, jadis étaient entremêlées, qui donne l’impression ambiante d’un désintérêt du public de l’une et l’autre activité. C’est certainement un passage nécessaire et un test grandeur nature de la solidité de la démocratie naissante en Algérie. On peut supposer effectivement que le pays traverse une phase incontournable de sa marche vers l’Etat de droit et de la démocratie. Il faut laisser le temps à la société de digérer ce changement, de le constater sur le terrain, le vivre et, après, en tirer profit pour le bien être de chaque algérien.

Ce souhait peut mettre du temps avant de se réaliser, mais il est entendu qu’il n’existe aucune autre issue pour parvenir à l’émancipation politique et l’émergence économique. Le processus engagé par la nouvelle direction du pays doit absolument aboutir à la participation citoyenne de la chose publique. Cela passe par l’instauration d’une véritable démocratie. Celle-ci est conditionnée par la séparation des pouvoirs.

C’est en train de se réaliser, mais encore faut-il que le citoyen y croit pour trouver sa place dans le nouveau puzzle républicain qui se construit dans notre pays.
Par Nabil G.

Ouest Tribune, 21/11/2021

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