Algérie. Un week-end à Tamanrasset

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Samedi 13 novembre 2021, atterrissage à Tamanrasset. Le mercure plutôt doux, temps ensoleillé et frais à la fois. Une virée s’impose pour redécouvrir cette immense et attractive contrée. Il n’y a pas foule.
Le directeur de tourisme explique clairement que les habitants ont une tradition sacrée, sortir se détendre durant le week-end. Pour ce faire, sillonner plusieurs sites de la région s’offre en alternative. Pour ne pas retomber sous le charme du haut plateau des montagnes du Hoggar, à savoir l’Assekrem. Une prétention qui va compenser en une nouvelle découverte aussi palpitante que l’Assekrem.

Un paysage à couper le souffle. Particulièrement fascinant, éblouissant et bluffant à la fois. Le coucher de soleil à Erg Mehedjebat. Des familles s’y déplacent de différentes communes de la wilaya pour un moment de détente et de farniente. Cela semble irréel, une dune rouge, le vent porte à peine le sable et sculpte des formes géométriques, laissant juste un soupçon de l’image réelle dans sa forme originelle. Un moment à vivre. Cette dune ne ressemble jamais à une autre et demain sera une autre forme. Poétique mais tellement réelle. Il faut dire que les visiteurs connaissent par cœur le site mais ne retombent jamais dans le routinier. C’est toujours un plaisir renouvelé. Même si les cas de contaminations à la Covid-19 ne sont pas aussi importants par rapport à d’autres wilayas, néanmoins, les habitants, sans masque, veillent quand même à respecter la distanciation physique.

Très attachée à ses us et coutumes, la population locale renoue avec les regroupements au sein de la famille, en quête de moments agréables, à travers des conversations sur tout et sur rien.

Profitant de ce cadre naturel majestueux, les habitants se regroupent autour d’un braséro. Chacun prépare, notamment les hommes, avec dextérité, le thé. Ils réunissent d’abord les ustensiles et les ingrédients nécessaires au rituel du breuvage, indispensable pour cette population locale. Du charbon ou encore des morceaux de bois, le thé, le sucre et la menthe suffisent pour apprécier le moment. Pour les non-initiés au thé traditionnel, il est déconseillé de consommer les trois premiers verres. Mais un quatrième verre, pourquoi pas, a un goût plutôt agréable, rehaussé de menthe fraîche.

Des rencontres en famille sont ponctuées par des contes pour enfants, différents des histoires rapportées du nord du pays. C’est surtout la bravoure des aïeux qui est sublimée, histoire de sauvegarder la mémoire et transmettre ce legs aux générations montantes. Pour l’ensemble des familles rencontrées, ces sorties durant le week-end consolident les liens sociaux. Elles qui ont été lasses de rester cloîtrées à la maison et contraintes surtout, par le passé, à respecter le confinement à cause de la situation sanitaire liée au coronavirus. Abdallah témoigne qu’il se plaît dans cet espace. Il confie aussi qu’en une journée, il éteint son téléphone cellulaire et profite de sa famille. Pour déstresser du travail.

Le musée du Moudjahid : un outil pédagogique
Le musée du Moudjahid de Tamanrasset est un véritable outil pédagogique non négligeable et un espace de la mémoire des hauts faits de la guerre de Libération nationale, affirme son directeur, Abdellatif Djabour. Dans ce musée au timbre architectural typique des régions du Sud, le visiteur est happé par d’abord la beauté du site, ensuite par la matière muséale qu’il détient, notamment des photos de chouhada et de moudjahidine, des tenues de combat et autres curiosités exposées. Ces mêmes objets plongent dans l’histoire et rappellent surtout l’atrocité, la barbarie et la sauvagerie du colonisateur. Peu savent qu’il y avait dans cette contrée lointaine, une résistance et des combats d’hommes et de femmes qui ont sacrifié leur vie pour une indépendance chèrement payée. Le responsable fait savoir que son institution a instauré une tradition, depuis quelques années, sur la collecte des témoignages vivants des moudjahidine de la région afin de servir la recherche et les générations montantes qui veulent connaître les différentes étapes de notre vaillante histoire.

Dans ce sens, le directeur de ce musée n’a pas omis de citer les massacres de Tit que certains ignorent. Perpétré le 7 mai 1902 contre une population sans défense, ce massacre constitue, à chaque commémoration, une occasion de rappeler au colonisateur français ses atrocités perpétrées contre les habitants du Grand-Sud algérien et de l’Algérie en général, ainsi que de dévoiler ses crimes et les classer comme crime contre l’humanité, éveiller la conscience des jeunes sur la vérité de la période coloniale. Dans le souci d’accomplir ses missions pédagogiques, le musée organise régulièrement des expositions itinérantes, des conférences, des rencontres et des projections de films documentaires.

À Tahabort, de l’eau gazeuse à flot
De l’eau gazeuse à Tamanrasset. C’est, en effet, bien réel. Cette eau existe bel et bien sur le site naturel et touristique de Tahabort, se trouvant sur le célèbre mont Ihaghen.

Cette source d’eau naturelle, qui s’élève entre les rochers des montagnes de la région, est une destination pour chaque visiteur, compte tenu de la valeur de l’eau de source, ainsi que du lieu où se trouve la source. Selon Boudjemaâ, guide touristique, l’endroit a été découvert par un voyageur de Targui nommé Al-Shabi il y a de nombreuses années, et depuis lors, les habitants de la région l’ont appelé In Shabi. D’après le guide, cette eau aurait des vertus curatives notamment, soigne les maux de l’estomac, le côlon, les reins et les allergies cutanées. Le guide a cependant précisé que l’effet agréable de l’eau gazeuse n’est profitable qu’à la source, car elle perd de sa valeur et de sa magie une fois éloignée de ce site. C’est-à-dire les nombreuses personnes qui ramènent des bidons pour les remplir de cette eau repartent déçus vu que l’eau devient normale une fois éloignée de sa source originale.
De notre envoyée spéciale : Samira Sidhoum

Réception de l’hôtel El Aroui El Dhahabi : Promouvoir le tourisme
Un hôtel classé deux étoiles, situé à la cité Soro, la poste centrale, au centre-ville de Tamanrasset, a été inauguré mardi dernier par le wali de Mustapha Guerriche, en présence du directeur de tourisme, de l’artisanat et du travail familial, Habib Allah Ourzig, des opérateurs touristiques et des autorités locales. Baptisé «El Aroui El Dhahabi» (Mouflon d’or), cet hôtel est d’une capacité de 27 chambres avec 64 lits, réparties sur trois étages. Il a coûté 150.000.000.00 DA et a été réalisé en quinze mois, a indiqué le directeur de tourisme. Dans ce sillage, le responsable a indiqué qu’un autre hôtel sera réceptionné la première quinzaine du mois de décembre 2021 avec une capacité de 32 chambres avec 87 lits, dans le cadre de la promotion de l’investissement dans le secteur du tourisme.

Le wali a lancé un appel lors d’un point de presse aux opérateurs économiques désireux investir dans la wilaya de Tamanrasset, assurant qu’il n’y a aucune difficulté ni barrière qui entravent le bon déroulement de cette opération. L’augmentation du nombre d’infrastructures touristiques dans la wilaya de Tamanrasset permettra, sans aucun doute, d’améliorer le service hôtelier avec une meilleure maîtrise des prix, et ce, dans le but de promouvoir le tourisme et d’améliorer la capacité d’accueil des espaces touristiques en Algérie et d’offrir des prestations de qualité aux touristes étrangers. A noter que le secteur du tourisme à Tamanrasset comprend 90 agences de voyages, offrant 134 postes de travail. Actuellement, la wilaya de Tamanrasset dispose de 17 structures hôtelières, à savoir 10 campings ouverts et 7 hôtels ouverts.
S. S.

Horizons, 18/11/2021

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