Algérie: Les trahisons marocaines ne datent pas d’hier

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ALGER – La propension naturelle de la monarchie alaouite à la traitrise ne date pas d’hier comme en témoigne un article du New-York Times de février 1873, affirmant que la défaite de l’Emir Abdelkader n’est « pas due à la prouesse des armes françaises », mais à la trahison dont il a été victime de la part du sultan marocain, Moulay Abderrahmane qui s’est allié à l’ennemi français pour l’encercler.

« Son ultime défaite n’est pas due à la prouesse des armes françaises, mais à la ruse de son traître allié l’Empereur du Maroc, qui après avoir poussé de nombreux partisans d’Abdelkader à le déserter, le chassa finalement par la force du nombre, au-delà de la frontière française », est-il écrit dans cet article publié le 25 février 1873.

En effet, en 1844 le sultan Abderrahmane conclut avec la France coloniale un accord dénommé « Traité de Tanger » et lâche l’Emir Abdelkader. Pire encore, le monarque marocain a envoyé son armée encercler celle de l’Emir Abdelkader, déjà acculée par l’armée coloniale française.

Dans une lettre adressée aux oulémas égyptiens d’El Azhar, l’Emir Abdelkader déplore la servilité et la versatilité de la monarchie alaouite, accusant ouvertement le sultan Moulay Abderrahmane de trahison.

Selon le New-York Times, l’Emir Abdelkader a été, encore une fois, vaincu par la trahison, mais cette fois-ci par les français qui ne respectaient pas les termes de l' »accord de sécurité » devant permettre à l’Emir, à sa famille et à ceux qui voulaient le suivre d’émigrer vers l’Orient.

« Les Français, qui ne se lassaient alors jamais de dénoncer la conduite perfide des Anglais envers Napoléon 1er, n’hésitent pas à trahir indignement le chef maure. Il se rendit au général Lamoriciere à la condition expresse d’être envoyé en Egypte ou à Saint-Jean-d Acre », affirme le quotidien américain.

Ce journal rappelle, à ce titre, que « la capitulation fut signée par le Gouverneur général d’Alger, le Duc D’Aumale. Les généraux français, cependant, préférèrent la sécurité à l’honneur, et, afin de s’assurer que l’Emir ne leur causerait plus d’ennuis, rompirent leur promesse et envoyèrent leur prisonnier en France ».

« Le héros trahi débarque en France le 29 janvier 1848, et ni Louis Philippe ni la République de février n’osent racheter l’honneur national en le libérant. Il fut retenu prisonnier jusqu’en décembre 1852, date à laquelle le feu Empereur Napoléon III lui rendit sa liberté à la condition qu’il ne se rende plus jamais à Alger ou ne prenne les armes contre les Français », ajoute-t-il.

Qualifiant l’Emir Abdelkader de « l’un des souverains les plus habiles et l’un des capitaines les plus brillants du siècle », le New-York Times affirme que sous l’égide de ce « soldat né », les « tribus berbères d’Afrique du Nord ont su faire face aux troupes d’élite de la France ».

« Les meilleurs généraux français lui sont envoyés pour le combattre, mais il les a vaincus à maintes reprises lors de batailles rangées », souligne-t-il.

Le New-York Times soutient même que l’Emir Abdelkader « mérite d’être parmi les premiers au classement d’une poignée des grands hommes du siècle », rappelant que l’homme s’est distingué, à Damas où il s’est installé après sa libération, « en protégeant les chrétiens contre la violence collective ».

« La noblesse de son caractère, non moins que l’éclat de ses exploits sur le terrain, lui ont valu depuis longtemps l’admiration du monde entier, et s’il a encore un quelconque ressentiment pour les personnes qui ont orchestré une si lâche trahison, il a été amplement vengé par l’humiliante défaite de Lamoriciere en Italie et la conquête de la France par les armées allemandes », ajoute encore ce journal américain pour qui l’Emir Abdelkader demeurera « un ardent patriote, un soldat au génie incontesté et à l’honneur sans faille et un homme d’Etat ».

APS

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