Tags : Néocolonialisme, françafrique, Kwame Nkrumah, Sahara Occidental, Maroc – Néocolonialisme (Edito du Moudjahid)
Le néocolonialisme est une réalité, un frein qui hypothèque dangereusement la souveraineté des nations et fait obstacle à leur essor. Il est inséparable de la pauvreté et du sous-développement.
Le défunt président ghanéen, Kwame Nkrumah, l’a violemment stigmatisé. Il n’était pas le seul.
D’emblée, la perspective d’une volonté de garder des pré-carrés et de maintenir les Etats nouvellement indépendants sous le joug s’est manifestée avec violence.
L’essence du néo-colonialisme, argumenta-t-il, est que l’État qui y est assujetti est théoriquement indépendant et possède tous les insignes de la souveraineté sur le plan international. Mais en réalité, son économie et, par conséquent, sa politique sont manipulées de l’extérieur.
Ceux qui l’ont combattu ou qui le fustigent aujourd’hui s’appuient sur des faits concrets pour mettre à nu ses formes et ses pratiques. De quelque masque dont il s’affuble, le néocolonialisme reste nocif et contraire aux intérêts des peuples, un ennemi irréductible de leur émancipation. Il est aussi dévastateur que toutes les servitudes d’antan. Le néocolonialisme, dans ses déclinaisons présentes, c’est l’alignement derrière les puissances d’argent, le maintien et le renforcement d’un «partenariat» inégalitaire, l’échange inégal entre les nations riches et les pays pauvres, l’instauration de nouveaux mécanismes de dépendance et les guerres par procuration. C’est également l’encouragement à l’endettement par l’intermédiaire du fameux plan d’ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale mis en place dans le cadre de l’aide au développement.
Partout où subsiste cette idéologie néocoloniale, l’on assiste à un réveil des peuples qui s’insurgent contre elle et revendiquent sa disparition. Ces peuples veulent s’en affranchir, notamment dans divers pays d’Afrique francophone, pour ne citer que cet exemple.
Face à cet hégémonisme d’un autre âge, point de salut hors la nécessité d’une solidarité concrète entre les nations victimes de ce diktat. Le défi qui se présente aujourd’hui est de diffuser la conscience d’une communauté de destin face à la communauté de ceux qui n’ont pour seul objectif que de faire persister la domination par d’autres moyens. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a mis l’accent sur la nécessité de consentir davantage d’efforts pour libérer l’Afrique du néocolonialisme et trouver des solutions africaines aux problèmes africains, faire en sorte que l’Afrique s’offre ses propres solutions à ses problèmes de manière à éviter toute éventuelle solution qui serait en sa défaveur.
Le monde change. Les pays africains ont la possibilité de s’orienter vers des pays comme la Chine et d’établir des relations intéressantes avec des pays émergents comme l’Inde ou le Brésil. Ce ne sont pas les partenaires loyaux qui manquent.
La situation ne peut se modifier que par un véritable désir de changement pour favoriser un développement endogène et plus solidaire. Un développement permettant aux Africains d’entrer dans un système d’échanges avec les autres économies.
Il s’agit, en définitive, de se garantir des opportunités de coopération plus justes et plus équitables, conformes aux aspirations des peuples africains.
El Moudjahid, 15/11/2021
Visite de la MAE sud-africaine au Sahara occidental : la colonisation n’a que trop duré
Dans un communiqué commun sanctionnant la visite de la ministre des Relations internationales et de la Coopération de la République d’Afrique du Sud, Naledi Pandor, dimanche au Sahara Occidental, la République arabe sahraouie démocratique et la République d’Afrique du Sud ont exprimé leur satisfaction du niveau de coopération, de solidarité et d’amitié entre les deux pays, basé sur des liens historiques et fraternels.
Le président de la RASD, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a chargé la ministre sud-africaine d’un message de gratitude et de remerciements au président Cyril Ramaphosa, ainsi qu’au peuple et au gouvernement d’Afrique du Sud, pour «leur rôle crucial dans la consécration de l’unité et de la complémentarité de l’Afrique et dans le recouvrement de la place qui lui sied dans les fora internationaux».
Mme Naledi Pandor a invité la RASD et le Maroc, en tant que deux pays membres de l’Union africaine (UA), à sortir de l’impasse politique actuelle, réunir les conditions d’un retour au cessez-le-feu et parvenir à un règlement juste et durable du conflit, devant aboutir à l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions de l’UA et de l’organisation des Nations unies et en conformité avec l’Acte constitutif de l’UA, tels qu’énoncés par la 14e session extraordinaire de l’UA.
Après avoir réitéré le soutien continu de l’Afrique du Sud au droit «inaliénable» du peuple sahraoui à l’autodétermination, Mme Pandor a affiché son «inquiétude de rapports faisant état d’une dégradation de la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés», avant de renouveler l’appel de l’Afrique du Sud à «intégrer la question du contrôle des droits de l’homme parmi les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso)».
Les deux ministres ont mis l’accent sur «la responsabilité conjointe de l’UA et de l’ONU, en tant que garantes du plan de règlement de 1991, qui avait balisé la voie à une solution pacifique après 16 années de guerre entre les deux parties (ndlr: Maroc-RASD)», avant de souligner que le plan de règlement ONU-UA demeure l’unique cadre légitime et applicable pour mettre fin à une colonisation du Sahara occidental qui n’a que trop duré, et qui constitue la dernière colonie en Afrique.
Le gouvernement et le peuple sahraouis expriment «leur reconnaissance au gouvernement sud-africain pour son soutien et sa solidarité continus et de principe, et pour sa défense du droit du peuple sahraoui à l’indépendance et la liberté dans les fora continentaux et internationaux».
Les deux parties ont également convenu de «la nécessité de renforcer leurs relations bilatérales, sur la base des liens historiques profonds d’amitié et de solidarité les unissant, et confortés par leur lutte contre l’Apartheid et le colonialisme».
Elles ont souligné, par ailleurs, leur «volonté de poursuivre et d’approfondir la coordination de leur politique extérieure au niveau régional et international, ainsi que de tenir des concertations régulières».
El Moudjahid, 15/11/2021
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