Algérie : La pomme de terre, actrice politique inattendue

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Principale alimentation des Algériens, en été comme en hiver, la pomme de terre s’invite depuis deux mois au Conseil des ministres, en réunion du Gouvernement et justifie mise en garde, révocation et autres sanctions.

Les promesses d’inonder le marché avec de la pomme de terre d’importation n’ont pas abouti. Le marché fonctionne avec du réel actuel et non pas avec le virtuel absent. C’est une règle qui date des temps bibliques, mais qui serait encore plus incollable aujourd’hui.

Les prix de la pomme de terre ont flambé ces derniers en Algérie pour atteindre les 130 à 140 dinars le kilogramme. … Au prix de gros, un kilo de pomme de terre s’est stabilisé entre 60 et 90 DA ; mais au détail, elle était à 95 dinars dans les marchés les plus populaires, Badjarah, Sorécal et Les Eucalyptus. Avec les pluies torrentielles des derniers jours, il ne faut pas s’attendre à une embellie.

Mais qu’est-ce qui ne va pas bien dans nos terres, pourtant si prodigues en pomme de terre ? Peu avant l’été, des spécialistes en agriculture, réunis à Guelma, ont affirmé que l’Algérie est capable d’assurer aux citoyens de la pomme de terre fraîche tout au long de l’année en recourant à un cycle de culture agricole alternant céréales et pomme de terre.

« Sur papier », la feuille de route du ministère de l’Agriculture et du Développement rural visait à porter la production nationale annuelle de ce tubercule à 65 millions de quintaux d’ici 2024, contre 50 millions de quintaux actuellement, selon Rabah Filali, directeur central au ministère. Dans les faits, les choses n’ont pas suivi. Le ministère a été incapable de stabiliser le marché, encore moins les prix, qui, de jour en jour, ont atteint des pics et motivé une véritable « chasse à l’homme » pour découvrir qui parmi les revendeurs joue le rôle de spéculateur patenté.

Des experts ont affirmé à L’Expresse que la concrétisation d’un véritable programme de production de la pomme de terre repose sur l’exploitation idoine des terres agricoles proches des sources d’eau en produisant par alternance les céréales et la pomme de terre sur les mêmes parcelles. « Toutes les conditions existent pour mettre en œuvre cette technique pour le développement de la production nationale de la pomme de terre ».

Rezig n’a d’autres choix pour le moment que d’importer en quantités suffisantes pour noyer le marché et faire fondre les prix, puisque le prix de la pomme de terre est devenu ces dernières années un indicateur incontournable de pouvoir d’achat du citoyen algérien. Si cela est en soi une preuve de le détérioration de la situation économique, le hausse les prix de cette denrée, indispensable aux algériens, n’a rien arrangé aux choses. A 140 dinars le kilo sur les étales de certains marchés, elle peut créer à tout moment des zones de turbulences extrêmes suite à cette détérioration sans précédent du pouvoir d’achat.

C’est en Conseil des ministres qu’il a été établi que le gouvernement pourrait « recourir à l’importation, à titre urgent et exceptionnel, pour préserver le pouvoir d’achat de citoyen ». Il n’en fallait pas plus apparemment pour le ministère de commerce pour lancer une vaste opération d’importation de pomme de terre. Ainsi, le département de Kamel Rézig, le ministre du commerce, a décidé d’importer des milliers de tonnes de pomme de terre, dans le cadre de la lutte contre la spéculation et la hausse les prix des produits de première nécessité. Mais cela exigera encore combien de temps ?

100 milliards de subventions profitent à ceux qui ne le méritent pas

Le premier ministre et ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a indiqué que les transferts sociaux s’élèvent à 17 milliards de dollars. En réponse aux questions des députés sur le projet de loi de Finances 2022, le premier ministre a indiqué que l’État n’abandonnerait pas son rôle social et continuerait à soutenir les catégories les plus vulnérables.

Le Premier ministre a affirmé que les familles financièrement aisées sont actuellement les plus grandes bénéficiaires du système de soutien, soulignant que l’État cherche à combattre et à réduire les différences entre les familles nécessiteuses et les familles aisées. 

Le ministre a déclaré que son gouvernement veut que l’aide soit plus efficace et aillent aux familles nécessiteuses, et nous étudierons comment transférer l’aide globale vers une aide en espèces destinée aux familles.

L’État n’accepte pas que l’aide soit dirigée vers des personnes qui ne le méritent pas et des personnes qui continuent à profiter de l’économie nationale, soulignant que l’aide est dirigée vers le secteur de la santé et de l’éducation.

Le ministre a déclaré que l’État souhaitait que le système de subventions soit plus efficace et qu’il s’adresse aux familles nécessiteuses, soulignant que l’État n’accepterait pas que ces aides de 17 milliards de dollars soient dirigé vers les personnes qui ne le méritent pas.

À ce propos, il explique que « seulement 76 milliards de dinars sont destinés aux familles nécessiteuses contre 100 milliards de dinars des subventions qui vont aux familles aisées ».

L’Express, 14/11/2021

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