Tags : France, élections présidentielles, Emmanuel Macron, Eric Zemmour, Anne Hidalgo, PS, François Hollande,
En 2017, de nombreux socialistes qui avaient déserté leur parti pour rejoindre la campagne électorale d’Emmanuel Macron avaient tenté de convaincre François Hollande de se joindre à l’aventure. Après tout, Emmanuel Macron avait été mis sur le devant de la scène grâce à lui et les deux hommes entretenaient de bonnes relations, contrairement aux relations tendues qu’avait le président socialiste avec Benoît Hamon, le candidat investi par le Parti socialiste pour la présidentielle. Et si ce dernier avait lui aussi bénéficié d’un maroquin lors de l’unique mandat de Hollande à l’Élysée, leurs désaccords n’étaient un secret pour personne. Benoît Hamon avait même été le chef de file de «la fronde» qui combattait la politique du président Hollande de l’intérieur. Néanmoins, le président socialiste avait bon gré mal gré soutenu le candidat officiel du PS. Un soutien qui n’avait pas été très utile à l’ex-ministre de l’Éducation qui finira par recueillir 6 % seulement des voix. Hollande avait lui, cinq ans plus tôt, lors du premier tour de la présidentielle de 2012, récolté près de 29 % des suffrages.
Aujourd’hui, c’est l’actuelle candidate officielle du PS, Anne Hidalgo, que François Hollande soutient sans ambages. Pourtant, la candidate semble destinée au même sort que celui de Benoît Hamon et pourrait même engranger encore moins de votes que le précédent candidat PS à la présidentielle. Presque un exploit. «Venir ici, c’est déjà gagner», lance François Hollande à la candidate socialiste Anne Hidalgo venue faire campagne samedi à Tulle, dans le fief corrézien de l’ex-président. «C’est pour ça que je suis là», lui répond la maire de Paris, toujours à la peine dans les sondages. L’ancien chef de l’État tient à apporter son «soutien» à Anne Hidalgo, «un passage de témoin» au moment où elle tente de donner un énième coup d’accélérateur à une campagne présidentielle qui peine à décoller.
La maire de Paris est mal placée dans les sondages où elle stagne autour des 5 % d’intentions de vote. «C’est très bon signe», fait savoir François Hollande, lui-même loin d’être favori avant de finir à l’Élysée en 2017. Interrogé sur la campagne laborieuse de la maire de la capitale, François Hollande insiste : «Ça patine où ? La campagne n’a pas encore commencé !» «Il y a des cycles. Ce n’est pas la même chose d’être dans l’espace médiatique plusieurs mois avant le scrutin et d’être candidat», juge-t-il, visant directement le candidat putatif Eric Zemmour, très présent dans les médias.
Pour lui, «les Français ne sont encore pas dans le choix, mais dans le regard de ce qu’il se passe, suffisamment mûrs et conscients des enjeux pour ne pas se mettre dans la perspective d’élire un candidat populiste en avril prochain». Mais il juge tout de même «inquiétants les thèmes utilisés, les phrases prononcées et les provocations faites» dans la campagne électorale.
Pour réussir sa campagne, il conseille à Anne Hidalgo de créer «la force qui va permettre que les Français puissent se donner la perspective de l’alternance». Anne Hidalgo l’assure : «On a connu des années difficiles : le PS s’est effondré après l’élection présidentielle en 2017, mais la grande idée que nous portons dans ma famille de pensée, la social-démocratie, est là». «Et je sens que beaucoup de Français sont orphelins», souligne-t-elle. Convaincue qu’elle peut redresser la barre dans les sondages, la maire de Paris insiste face à la gare, déterminée : «Oui, j’irai jusqu’au bout !».
Toutefois, celle que l’on surnomme «Madame 5 %» ne semble avoir aucune chance face à ses adversaires, surtout que chacune de ses sorties médiatiques est plus désastreuse que la précédente et qu’elle accumule les gaffes, les approximations et ne semble maîtriser aucun dossier, laissant le champ libre à ses détracteurs.
Reste à voir si, comme le dit Hollande, les électeurs susciteront la surprise en la plébiscitant dans les urnes ou si, et c’est là le plus probable, en avril prochain la maire de Paris devra faire face à une défaite humiliante qui pourrait détruire avec elle le PS tout entier.
Fouzia Mahmoudi
Le Jour d’Algérie, 07/11/2021
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