Tags : Sahara Occidental, Maroc, phosphates, cadmium, pollution,
A la suite du reportage diffusé à la télévision, sur la 5, par le journaliste Martin BOUDOT sous le pour titre « Vert de rage ». (toujours en ligne ici : https://www.france.tv/france-5/vert-de-rage/vert-de-rage-saison-2/2759971-engrais-maudits.html), Gilles, Brigitte et Philippe, militants de l’Association de Solidatité avec le Peuple Sahraoui, ont participé à une réunion.
On sait que le Maroc est le 2ème producteur mondial de phosphate. Le royaume exploite, via la société royale OCP (Office Chérifien de Phosphate) des gisements sur son territoire mais également au Sahara Occidental, à Boukraa. En toute illégalité !
Ce reportage met en évidence les problèmes de santé et sur l’environnement dûs au traitement du phosphate dans l’usine marocaine. Il est clairement question des problèmes liés au cadnium. Le % (60mg/kg) aurait dû être modifié ; le ministre de l’agriculture s’y était engagé à la suite de l’intervention du sénateur (EELV) Labbé.
Les associations locales (Bretagne) telle que « Halte aux Marées Vertes » dont Gilles MONSILLON est coprésident sont très mobilisées. Le Journaliste s’est appuyé sur un rapport d’analyse qui a mis en évidence un taux trop élevé de cadnium dans les urines des habitants, dûs vraisemblablement à la présence de ce produit dans les engrais répandus dans les champs de pomme de terre (en particulier). Le reportage met également en avant les problèmes de santé des habitants (marocains) autour de l’usine de transformation du phosphate en engrais et des eaux côtières. L’eau est impropre à la consommation et l’émail des dents est attaquée.
Il faut également noter que de grosses quantité d’eau sont utilisées pour « lessiver » le phosphate. (Prévision 160millions de M3 en 2030 !). A tel point que le Maroc a commencé à s’inquiéter de la ressource et prévoit de construire des unités de désalinisation ainsi que de retraitement des eaux de lavage ! (cf. projet Laayoun)
Depuis peu, un député européen (Benoit BITEAU) s’est saisi de la question.
A NOTER :
l’OCP emploie actuellement 15000 personnes.
L’importateur des engrais à base de phosphate marocain en France est le groupe ROULLIER, basé à Saint-Malo (le seul port breton où du cadmium est détecté en rouge). Monsieur Roullier est un milliardaire qui emploie 8000 collaborateurs et qui a quelques gamelles dûes au non respect des normes environnementales. cf. https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/saint-malo/bretagne-bol-d-air-a-l-ammoniac-les-engrais-azotes-polluent-l-air-des-malouins-2157898.html
La région Bretagne informe de son côté qu’aucune recherche n’a été et ne sera menée prochainement pour attribuer ou non la présence de ces métaux au transit d’engrais. Le cadmium est pourtant à surveiller : il est considéré par l’OMS comme un cancérogène certain pour l’homme : https://www.mediapart.fr/journal/france/170621/les-engrais-de-l-usine-timac-polluent-l-atmosphere-de-saint-malo
Le chef de cabinet du ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, n’est autre que Fabrice Rigoulet-Roze… L’ancien directeur stratégique du groupe Roullier de 2008 à 2011
Au Sahara Occidental, le Maroc à créé une fondation « Phosboucraa » qui a un partenariat avec « Ecole 42 » de Xavier Niel
Le Maroc multiplie les partenariats ; ainsi avec « l’école des mines » de Paris pour la formation.
Une nouvelle réglementation devra être appliquée par les Etats Membres de l’Union Européenne en 2022.
Souvenons nous que WSRW https://wsrw.org/fr/nouvelles/phosphate est une ressource essentielle sur le phosphate exploité au Sahara Occidental. (via APSO en France)
Outre la pollution mise en évidence par le reportage de Martin BOUDOT, l’usine chimique n’est pas à l’abri des dangers subis en général dans ce genre de complexe industriel …
Ainsi, fin mars 2021, un dramatique accident a causé la mort d’un ouvrier … A la suite d’un court-circuit, un incendie s’est déclaré à l’intérieur d’une unité électrique au sein de l’unité «Maroc Phosphore 1» du Complexe Chimique OCP.
Cette usine est dédiée à la transformation de la roche de phosphate extraites dans les mines de Benguerir.
Selon les médias marocains, bien que pris en charge par les secours, l’employé a malheureusement perdu la vie durant son transfert vers l’hôpital.
Si il et désormais démontré que le cadnium contenu dans le phosphate empoisonne l’air, l’eau et la terre à proximité des usines de transformation et dans les champs, il est impossible de contrôler les abords de l’exploitation sur le territoire sahraoui. Rappelons que le Maroc occupe le Sahara Occidental depuis 1975 et le départ des espagnols.
Pour le moment, on ignore si ces problèmes de santé touchent également la population autour de l’exploitation du phosphate à Boucraa et au port de Laayoun. Personne n’est en capacité d’aller sur place, le royaume chérifien bloque quiconque qui cherche des renseignements ou questionne la population. Pour autant, depuis le jugement du tribunal de l’Union Européenne (2021), d’une part le Front Polisario est reconnu comme interlocuteur et d’autre part, le Maroc n’a pas le droit d’exploiter les richesses sans le consentement du Front Polisario, seul représentant du peuple sahraoui.
D’ailleurs, le phosphate a été découvert au Sahara occidental en 1962, durant l’occupation espagnole, dans la mine de Boukraa. L’exploitation de cette mine a débuté en 1972 et se poursuit encore de nos jours, en toute illégalité !
Le produit est transporté depuis Boukraa jusqu’au port de Laayoun, par un tapis roulant de 80km !
Il est alors embarqué jusqu’à l’usine de Safi pour le transformer en engrais, puis exporté. C’est ensuite le groupe ROULLIER, basé à Saint-Malo, qui le diffuse en France …
Il y a donc ici un problème de santé publique et d’environnement (au Maroc, au Sahara occidental et, sur ce que nous étudions, en France) mais aussi la question de la spoliation des ressources sans le consentement du peuple sahraoui !
ASPS Lorraine, 07/11/2021