Le Maroc se moque royalement de la colère d’Alger (Média) – Si les choses venaient à dégénérer, on ne pourra pas éluder la responsabilité du Maroc, qui n’aura même pas daigné réagir à la hauteur de la colère de l’Algérie sur une affaire au moins aussi importante que le dossier du gazoduc
Selon Tunisie Numérique, le Maroc n’a trouvé que le « silence radio » comme réponde aux protestations et menaces de l’Algérie suite à l’assassinat de trois de ses ressortissants dans la frontière entre le Sahara Occidental et la Mauritanie.
Il a fallu attendre « plus de 24 heures » pour que Rabat se prononce sur l’affaire avec un communiqué très bref, insipide et mou: le Maroc s’en tient à «un respect scrupuleux des principes de bon voisinage avec tous», affirme le média tunisien. « C’est tout. Rabat n’apporte aucun éclairage sur les événements, très graves du reste. Encore moins des excuses officielles ou même une intention affichée d’enquêter et éventuellement punir les coupables de cette bévue », a-t-il souligné.
Tunisie Numérique s’étonne du manque de réaction « comme si l’escalade qui se profile, avec le risque patent d’un face-à-face armé, ne secoue même pas les autorités marocaines ». Pour ce média, c’est « incompréhensible » au même temps qu’il rappelle les risques qui entourent le conflit latent « entre les deux pays depuis des décennies », notamment la menace terroriste qui plane constamment en raison de « tous ces groupes djihadistes qui rôdent autour et pourraient profiter de la situation ».
« En lieu et place d’une explication et bonne et due forme que les Algériens pourraient avaliser, ajoute la même source, le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Bitasse a choisi de parler du Gazoduc Maghreb-Europe que l’Algérie vient de fermer pour punir le Maroc suite à ses « actes hostiles », selon les mots utilisés par un communiqué de la présidence algérienne. «Le gaz algérien n’est pas destiné aux usages des citoyens, mais plutôt une partie de celui-ci pour la production d’électricité », dit-il. Il ajoute que « le non-renouvellement du contrat n’a aucun effet sur la production d’électricité, et son prix n’augmentera pas ». Selon ses propos, l’impact de cette décision est “très faible, voire inexistant“.
Pour Tunisie Numérique, la déclaration de Bitasse a l’air d’une « une guerre des mots alors que la vraie guerre guette ». Il prévient que « si les choses venaient à dégénérer, on ne pourra pas éluder la responsabilité du Maroc, qui n’aura même pas daigné réagir à la hauteur de la colère de l’Algérie sur une affaire au moins aussi importante que le dossier du gazoduc ».
Pour le journal tunisien, « le roi du Maroc, Mohammed VI, n’a pas pipé mot sur cet incident sanglant, alors que sa parole aurait pesé, et peut-être même aurait fait baisser la tension. Ni les Algériens ni les observateurs ne comprennent le mutisme de l’homme qui décide de tout au royaume chérifien. Son silence est intenable. Si le roi continue d’ignorer royalement l’indignation algérienne, il devra en assumer les conséquences… »