Accord d’association Algérie-UE: Alger compte réclamer son dû

Accord d’association Algérie-UE: Alger compte réclamer son dû . Le président Tebboune a ordonné à l’exécutif la révision «point par point» de cet accord qui n’a pas particuliérement été profitable à l’Algérie.

Par Akrem R.

Au contraire, il a causé un préjudice de plus de 30 milliards de dollars à l’économie nationale, et ce, grâce aux avantages du démantèlement tarifaires. En effet, durant les 10 dernières années, l’Algérie était un marché commercial par excellence pour les pays de l’UE, qui y a l’exporté pas moins de 200 milliards de dollars, alors que notre pays n’a exporté vers le partenaire européen qu’une dizaine de milliards de dollars de produits hors hydrocarbures. A l’évidence, donc, l’accord d’association Algérie-UE est déséquilibré et en défaveur de notre économiue qui s’est dégradée davantage durant cette période.

L’outil de production national se trouvait dépourvu des moyens nécessaires pour faire face à la concurrence rude imposée par la production «made in UE». Le résultat s’est avéré néfaste pour l’industrie et la production locales. Des pans entiers de l’économie sont à l’arrêt et le tissu industriel national est entré dans une phase de la déstructuration. Ainsi, les critères normatifs et de qualités imposées par l’UE, ont compliqué la tâche au produit algérien incapable d’accéder à ce marché.

L’Algérie qui avait signé cet accord dans des conditions très particulière, s’est enfin réveillée de sa léthargie pour le renégocier, tout en prenant en considération la souveraineté nationale, et d’aller vers une approche « gagnant-gagnant», a recommandé le président Tebboune, lors du dernier Conseil des ministres. En clair, le produit «made in Algeria» doit reprendre la place qui lui sied sur le marché local. Ceci permettra de créer un tissu industriel digne de ce nom et des emplois. Sans cela, l’Algérie sera perdante et ne tirera rien de cet accord.

Dans ce cadre, l’expert en économie, Ishak Kherchi, a préconisé de revoir certaines clauses et non pas rompre complètement avec cet accord. Son application en l’état continuera de nuire à l’économie nationale, dira-t-il. « L’Algérie n’a pas de produits à exporter vers l’UE. Faute de compétitivité et des barrières qu’imposent les pays de vieux continent. Si nous continuons avec cet accord, l’Algérie sera réduite à un simple marché», a-il expliqué.

À cet effet, il est demandé, dira Kherchi, au ministère du Commerce notamment, de renégocier certaines clauses et points dans cet accord, afin de rééquilibrer les échanges commerciaux entre les deux parties. Ainsi, il est demandé, également, au ministère des AE de formuler des propositions visant à l’amélioration de cet accord, tout en prenant en considération les mutations s’opérant en Algérie et les partenariats signés avec la Turquie et la Chine.

Il est à rappeler que le Président Tebboune, avait déjà, recommandé au gouvernement, de faire une «évaluation rigoureuse et objective» des effets des accords commerciaux déjà conclus ou ceux encore en discussion sur l’économie nationale, tout en soulignant que la politique du commerce extérieur doit faire l’objet de mécanismes de concertation sectorielle plus renforcés.

Les économistes, eux, sont unanimes à assurer que l’Accord d’association Algérie-UE devrait être revu pour corriger le « déséquilibre » économique et commercial entre les deux parties. L’accord d’association Algérie-UE est entré en vigueur en 2005, suite à une demande introduite par l’Algérie auprès de la Commission européenne en 1993. Il visait à établir un partenariat privilégié touchant tous les secteurs de l’économie.

Ecotimes, 01/11/2021

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