Algérie : Salah Goudjil met les points sur les « i »

Algérie : Salah Goudjil met les points sur les « i » – La révolution de Novembre n’a jamais été ni badissienne, ni messamliste, ni communiste, ni manifestiste. C’est une révolution sans Zaim, sans direction individuelle ni hégémonie partisane.

A la veille de la célébration du 67éme anniversaire du déclenchement de la Révolution, qui mieux que Salah Goudjil, président du Conseil de la Nation et compagnon de Mustapha Ben Boulaid pour nous rappeler ce et ceux qui sont et pour l’histoire et pour l’Eternité les acteurs du « Novembrisme ». Dans un communiqué rendu public dimanche par le Conseil de la Nation et qui se veut de sa part une mise au point aux velléités de falsification de l’épopée révolutionnaire que « la révolution de Novembre qui a libéré le pays et l’Homme, demeurant encore une référence dans le monde en matière des valeurs de liberté, de souveraineté, de dignité, d’indépendance… Cette révolution n’a jamais été ni badissienne, ni messamliste, ni communiste, ni manifestiste (par rapport au Manifeste de Ferhat Abbas)…C’est une révolution sans Zaim, sans direction individuelle ni hégémonie partisane », écrit Salah Goudjil, qui fait aujourd’hui figure de référence en sa qualité de témoin encore vivant.

Poursuivant son propos sur la rupture stratégique provoquée par la démarche novembriste par rapport précédentes formation politiques, Salah Goudjil ajoute que « au moment où les six chefs historiques ont pris le 23 octobre 1954 leur décision de déclencher la révolution , ils sont tous renoncer à leur appartenances politique précédentes pour se réunir sous un seul mot d’ordre +Par le Peuple et pour le peuple+, sous la bannière du FLN et de l’ALN pour provoquer l’étincelle qui a embrasé le pays et tout ce qui se produira après ».

La sortie de Salah Goudjil intervient certes, à la veille de la célébration du lancement de la révolution, lais au –delà de son caractère protocolaire, elle intervient dans un contexte polémique, suite à une précédente déclaration de sa part en milieu de semaine dans laquelle il avait mis en garde contre « la falsification de l’histoire » par des figures du courant islamiste qui veut arrimer le Novembrisme au badissisme.

« La révolution, c’est Novembre tout court, +Novembria- Badissia est une supercherie », s’est –il insurgé, dénonçant dans la même foulée la falsification de l’histoire et l’enseignement des mensonges dans les écoles et les universités ». La sortie médiatique du président du Conseil de la Nation n’a pas été du goût des islamistes qui ont lancé lors des manifestations du Hirak le slogan « Badissia –Nouvembria » pour s’opposer au courant laïco-nationaliste qui revendique la paternité de la Révolution tout en cherchant à vendre la version selon laquelle cette révolution est d’essence badissienne.

Si la plupart des figures politiques qui se réclament aujourd’hui de la « Badissia –Novembria » ont accusé le coup, notamment l’Association des Oulémas de Chikh Guessoum et Abderzak Makri du MSP, Abdelkader Bengrina et sans vouloir s’attaquer frontalement à Salah Goudjil a expliqué dans une déclaration sur Echourouk TV dans laquelle il a souligné que les promoteurs du slogan en question (Baddissia-Nouvembria)n’entendaient pas « falsifier l’histoire », mais tenaient à « faire face au courant laic qui voulait détourner le Hirak de ses objectifs »

H. Khellifi

L’Est Républicain, 01/11/2021

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