Bamako: Des manifestations contre « l’ingérence extérieure » – A l’appel du Mouvement « Yèréwolo debout sur les Remparts » et le Collectif pour la Refondation du Mali
Des milliers de personnes ont manifesté, vendredi, dans les rues de Bamako, la capitale malienne, pour dénoncer l’ingérence de la communauté internationale et en particulier de la France dans la gestion des affaires publiques maliennes et contre la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’appel du Mouvement de la société civile « Yéréwolo ( hommes dignes) Debout sur les Remparts » ainsi que le Collectif pour la Refondation du Mali.
« Cette sortie historique constitue une étape essentielle pour le rétablissement et l’affirmation de la souveraineté nationale de notre le pays, le Mali. Aujourd’hui nous suivons avec beaucoup d’attention et d’intérêt les actions nobles du Mouvement Yéréwolo et ses actions tangibles en faveur de l’unité nationale », a déclaré Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun vice-président du Collectif pour la Refondation du Mali et membre du Conseil National de Transition (CNT), dans un discours prononcé lors de la manifestation.
« Nous disons non aux ingérences de la communauté internationale en particulier les ingérences de la France à travers sa politique de dépendance, sa politique de colonisation et de mépris. C’est aussi le lieu de rappeler à la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ) que le Mali, certes, est un membre, mais avant tout le Mali est un pays souverain. Donc la CEDEAO doit respecter la souveraineté du peuple malien sinon elle va aller avec le vent des peuples », a souligné la même source.
Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun a en outre déclaré « nous ne souhaitons pas qu’une organisation comme la CEDEAO, mise en place pour être le porte-drapeau de la souveraineté de nos peuples africains, le défenseur de nos peuples devienne une simple caisse de résonnance des humeurs de la politique française, ceci est inacceptable ».
Il a, par ailleurs, affirmé que le peuple « serait capable s’il le faut de se retirer de la CEDEAO si jamais elle continue à méprise le peuple du Mali ».
Les manifestants ont également appelé les autorités maliennes à renforcer sa coopération militaire avec la Russie.
La foule scandait « Colonel Assimi Goïta, Choguel Kokalla, Colonel Modibo Koné sont une chance pour le Mali », « la France, dégage », « l’armée française dégage », « A bas la France », « A bas RFI », « A bas les média français », « Vive la Russie ».
Pour sa part, Adama Ben Diarra, conseiller au Conseil National de Transition et leader du Mouvement Yéréwolo a affirmé que « personne ne doit nous obliger à faire une élection. Parce qu’ils ont vu le Mali souffrir, les militaires tués, les civils tués. Hommes, enfants, jeunes, vieux, ils ont tué tout le monde. On n’a vu personne venir nous secourir. La France, est là depuis combien d’années au Mali, et où est le résultat ? Quant à la Russie c’est un pays franc ».
« On veut lancer un message à la communauté internationale, à la CEDEAO, à tous nos pays amis qu’ils n’ont qu’à donner le temps aux Maliens de se consulter à travers les Assises nationales de la refondation qui sont annoncées pour le mois de décembre. Il faut que la communauté internationale comprenne que ce sont les Maliens qui doivent décider de leur propre sort. Les solutions à cette crise devront être maliennes avant que les partenaires du Mali n’apportent quelque aide que ce soit » a expliqué Habib Dolo, porte-parole de la jeunesse M5-Rfp, le mouvement contestataire à l’origine de la chute d’IBK.
Le Mouvement Yéréwolo a appelé à un nouveau rassemblement le 19 novembre 2021 date anniversaire du Coup d’Etat contre le président du Mali, Modibo Keita (19 novembre 1968).
Anadolou
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