Algérie. Hanoune (re) monte au front

Algérie. Hanoune (re) monte au front – Depuis sa sortie de prison, en février dernier, Mme Hanoune s’est quelque peu occupée du recouvrement de sa santé et son mental en observant un silence assourdissant

La secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Mme Louisa Hanoune, disparue des radars depuis quelques temps, vient brusquement de remonter au front de la bataille politique en envoyant ses premiers obus en direction du gouvernement Benabderrahmane. Profitant de la réunion du secrétariat politique de son parti hier à Alger, la pasionnaria s’en est violemment pris au gouvernement l’accusant de vouloir attiser la tension à travers son projet de loi de finances.

En effet, la patronne du PT a sèchement pointé la volonté du gouvernement s’appauvrir davantage de larges catégories de la population à travers la surpression des transferts sociaux et leur remplacement par une indemnité destinée aux familles dites « nécessiteuses ». Pour Louisa Hanoune, cette mesure s’apparente à une « déclaration de guerre économique et sociale à la majorité de la population ». Le ton est extrêmement fort.

Depuis sa sortie de prison, en février dernier, Mme Hanoune s’est quelque peu occupée du recouvrement de sa santé et son mental en observant un silence assourdissant, elle qui a la réputation d’être souvent en embuscade pour bombarder les gouvernements successifs qu’elle accusait de visées ultra libérales.

Et cette fois encore, elle n’a pas raté l’occasion pour briser le silence ambiant en assénant rudement ses « vérités » sur le projet de loi de finances porteur d’après elle, de potentiels dangers sur le pouvoir d’achat des Algériens. Elle en veut pour preuve, que la surpression des transferts sociaux va précipiter « 80 % » de la population dans la précarité.

Et de se demander si le gouvernement est « conscient qu’il est en train de rallumer lui-même la mèche de la seconde de vague de la révolution populaire ? ». Pis encore, Louisa Hanoune accuse l’exécutif de vouloir contenter les appétits des parties étrangères » au marché algérien à travers l’article 50 du projet qui met fin aux transferts sociaux.

Elle le soupçonne également de préparer la privatisation des entreprises et les services publics au prétexte d’attirer l’investissement. C’est dire que Louisa Hanoune a repris ses batailles de prédilection dont le social et l’économique constituent un carburant aussi inépuisable qu’inflammable.

Par Imane B.

L’Est Républicain, 30/10/2021