Le Conseil de sécurité prolonge le mandat de la MINURSO. Mais la perspective d’une solution politique semble de plus en plus difficile, avec la menace voilée du Maroc d’abandonner les négociations si l’Algérie n’y participe pas.
Nations Unies, 29 oct (EFE) – Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé aujourd’hui la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) d’une année supplémentaire, jusqu’au 31 octobre 2022, dans un texte qui a été approuvé à la majorité et avec deux abstentions, celles de la Russie et de la Tunisie.
Le texte de la résolution approuvée aujourd’hui, très similaire aux résolutions précédentes, met l’accent sur la nécessité de trouver une solution politique « réaliste, praticable, durable et mutuellement acceptable », un ton plus proche des postulats du Maroc, dont le représentant auprès de l’ONU, Omar Hilale, a exprimé aujourd’hui sa satisfaction vis-à-vis de cette résolution.
Elle appelle également les parties à « reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi », ce qui semble difficile étant donné que le Maroc et le Front Polisario partent tous deux de postulats irréconciliables : pour Rabat, les négociations ne sont possibles que si son plan d’autonomie pour le Sahara au sein du Maroc est accepté ; pour le Polisario, uniquement s’il y a un référendum d’autodétermination.
La résolution mentionne à peine l’événement le plus grave sur le territoire, la reprise des hostilités après une trêve de trente ans par le Front Polisario en novembre dernier, et se limite en une ligne à « noter avec une grande préoccupation la rupture du cessez-le-feu », sans autre commentaire.
Quant au nouvel Envoyé personnel pour le Sahara nommé par le Secrétaire général, il l’exhorte à « reprendre le processus politique, en s’appuyant sur les progrès » de son prédécesseur, qui a réussi à amener les parties au conflit à deux tables rondes entre 2028 et 2019.
Le texte « encourage les parties » – et cite le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie – à prendre part à ces consultations, ce qui semble difficile étant donné que Rabat et Alger ont rompu leurs relations diplomatiques en août dernier. EFE