Migration: Les plans de l’UE pour le Maroc, la Libye…

Migration: Les plans de l’UE pour le Maroc, la Libye…. La CE souhaite renforcer les relations avec les pays dits « partenaires », dans le cadre de son pacte sur les migrations et l’asile.

La Commission européenne travaille sur des plans visant à renforcer les relations avec les pays dits « partenaires », dans le cadre de son pacte sur les migrations et l’asile.

Des documents de la Commission ayant fait l’objet d’une fuite au début du mois présentent des projets de propositions concernant l’Afghanistan, la Bosnie-et-Herzégovine, la Libye, le Maroc et la Tunisie, qui peuvent tous être téléchargés ci-dessous.

Le document sur l’Afghanistan propose des plans immédiats et à court terme, notamment l’envoi d’un éventuel agent de l’UE chargé de la surveillance des frontières (Frontex) au Pakistan voisin pour s’occuper de ce pays déchiré par la guerre.

« Frontex ne met actuellement pas en œuvre d’activités liées aux frontières en Afghanistan », est-il indiqué, notant que des négociations sur un accord de travail avec le pays ne sont pas prévues.

Des discussions sont également en cours pour allouer environ 1 milliard d’euros à l’Afghanistan dans le cadre de la nouvelle enveloppe de 79,5 milliards d’euros de l’UE, connue sous le nom d’instrument de coopération au développement et de voisinage.

Mais le rapport indique également que « les travaux visant à faire avancer ce dossier dans le cadre du programme indicatif pluriannuel 2021-2027 du pays sont désormais suspendus ».

Un autre montant de 79 millions d’euros est également prévu pour 2022 afin de traiter la « dimension régionale du déplacement des Afghans », indique le document.

En ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine, l’UE prévoit de discuter de sa politique migratoire et des perspectives d’élargissement en novembre et décembre, avec en tête d’éventuelles mesures de financement.

« La Bosnie-et-Herzégovine est invitée à adopter des stratégies sectorielles à l’échelle du pays dont la mise en œuvre pourrait bénéficier d’un soutien financier de l’UE », note le document.

En ce qui concerne la Libye, le document indique qu’elle souhaite mettre en place un système de migration et d’asile fondé sur les droits.

Le pays a déjà bénéficié de quelque 455 millions d’euros de fonds européens. Plus de la moitié a été consacrée à la protection des migrants et un tiers à la « stabilisation des communautés » et à la gestion des frontières, indique la Commission.

L’UE souhaite désormais fournir à la Libye « une source de financement flexible pour répondre à l’évolution des besoins et des itinéraires ».

Il s’agit notamment de renforcer, avant la fin de l’année, le groupe de travail UA-UE-ONU, créé pour secourir les migrants et les réfugiés bloqués en Libye.

Elle souhaite également organiser un dialogue sur les migrations avec la Libye après les élections présidentielles de la mi-décembre.

En ce qui concerne le Maroc, elle souhaite que Rabat renforce les contrôles aux frontières, les opérations de recherche et de sauvetage, et démantèle les réseaux de passeurs.

Des plans sont également en cours pour une « coopération structurée » avec Frontex et les autorités marocaines. Un accord de travail avec l’agence de police de l’UE, Europol, est également envisagé.

En ce qui concerne l’argent, la Commission indique qu’un projet de budget pour 2021-27 est en cours d’élaboration et qu’il devrait notamment porter sur les causes profondes de la migration. Elle note également que le Maroc pourra faire appel à un autre fonds, mis en place pour d’autres pays voisins, pour freiner les migrations.

En ce qui concerne la Tunisie, le rapport note que quelque 30 millions d’euros de fonds européens ont été consacrés au renforcement de ses garde-côtes. « Un complément de 10 millions d’euros est en cours de finalisation », note le rapport.

L’objectif, selon le rapport, est de s’assurer que la stratégie migratoire et la loi sur l’asile tunisiennes sont finalisées et approuvées.

« Frontex ne met actuellement pas en œuvre d’activités liées aux frontières en Tunisie et les autorités tunisiennes sont réticentes à coopérer avec elle », précise-t-elle.

Points forts internes de l’UE
Ils précisent également les initiatives bilatérales entre les États de l’UE.

Parmi les points forts :

Sur la Tunisie, l’Autriche, la Belgique et l’Allemagne souhaitent une meilleure coopération lorsqu’il s’agit de renvoyer les Tunisiens indésirables chez eux.

« L’Autriche n’est généralement pas satisfaite de la coopération avec la Tunisie, en raison de problèmes liés à l’identification.

En ce qui concerne la Libye, la République tchèque apporte son soutien aux garde-côtes libyens, mais n’entre pas dans les détails.

Mais avec les pays du groupe de Visegrad 4 (Pologne, Hongrie, Slovaquie, République tchèque), ils prévoient maintenant un soutien financier plus important pour la gestion des frontières libyennes.

L’Italie indique qu’elle livrera deux bateaux pneumatiques « d’occasion » aux garde-côtes libyens et à la sécurité portuaire, tandis que Malte étudie la possibilité de fournir une expertise sur les installations d’accueil.

« Une équipe technique s’est déjà rendue à Tripoli pour évaluer les navires dont disposent les garde-côtes libyens », indique Malte.

Au Maroc, l’Allemagne forme les autorités à la détection de la fraude documentaire et à la sécurité aérienne.

L’Espagne procède à des « réformes des infrastructures » dans ses enclaves nord-marocaines de Ceuta et Melilla, notamment en matière de surveillance.

Madrid renforce également l’échange d’informations et la collaboration policière avec le Maroc pour lutter contre le trafic de migrants.

En ce qui concerne l’Afghanistan, la Bulgarie a contribué à la formation de policiers irakiens et afghans dans le but de démanteler le trafic de migrants.

Le Danemark a financé des programmes de retour et de réintégration. L’Estonie a suspendu tous les projets bilatéraux en Afghanistan, compte tenu de la crise actuelle.

L’Italie a réalisé un projet de 900 000 euros pour aider les réfugiés afghans en Iran.

La Slovénie indique qu’elle a actuellement deux Afghans boursiers qui étudient le génie civil.

Elle a également déployé un officier de police en Afghanistan pendant six mois pour former et éduquer la police locale, dit-elle.

Par NIKOLAJ NIELSEN

EU Observer, 28/10/2021

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