L’Algérie décline la conférence de Paris sur la Libye

L’Algérie décline la conférence de Paris sur la Libye. Paris a l’intention d’organiser une conférence internationale sur la Libye et l’Algérie n’avait pas confirmé sa participation.

L’agence de presse française a rapporté que le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a rencontré son homologue algérien, Ramtane Lamamra, en marge de la réunion ministérielle de l’Union africaine et de l’Union européenne, dans la capitale rwandaise Kigali.

Les raisons de cette réunion « à l’arraché » ont été divulguées par la France, puisque l’agence française est le seul média à avoir rapporté la nouvelle, et la déclaration est venue de la France également, et exactement du ministre des affaires étrangères, Le Drian, et la preuve est que tous les médias qui ont rapporté cette nouvelle, l’ont citée à partir d’une seule source qui est l’Agence France-Presse.

Ce qui est étrange, c’est que le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, qui a l’habitude d’annoncer la moindre de ses actions par le biais de son propre compte sur le site de micro-blogging « Twitter », n’a pas mentionné sa rencontre avec le chef de la diplomatie française à Kigali.

Selon l’agence de presse française, M. Le Drian aurait déclaré : « J’ai rencontré M. Lamamra par hasard et nous avons eu un entretien complaisant », portant notamment sur le processus de transition politique en Libye, qui fera l’objet d’une conférence internationale le 12 novembre 2021 à Paris, la capitale française.

Pour en revenir au compte de Lamamra sur Twitter, nous trouvons de nombreux tweets dans lesquels il parle de réunions avec des responsables européens et africains, notamment ceux dans lesquels il évoque une « réunion fructueuse avec mes collègues, les ministres des affaires étrangères de l’Angola et de l’Afrique du Sud sur les principaux résultats de la réunion ministérielle de l’Union africaine et de l’Union européenne ».

Il a également tweeté dans un autre, dans lequel il a évoqué des « séances de travail et des réunions avec plusieurs collègues africains et européens en marge de la réunion ministérielle de l’Union africaine et de l’Union européenne », et publié des photos de lui avec cinq responsables africains et européens, sans compter le ministre français des Affaires étrangères.

Outre d’autres tweets accompagnés de photos, il s’agissait de rencontres avec le président rwandais Paul Kagame, son ministre des affaires étrangères Vincent Perrota, et la ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, Sylvie Baibo Timon.

Parmi tous ces tweets, on ne trouve pas une seule photo du ministre algérien des affaires étrangères en compagnie de son homologue français.

L’agence de presse française a parlé de la rencontre des ministres des affaires étrangères des deux pays en marge des réunions de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre à New York, c’est-à-dire avant l’éclatement de la crise diplomatique entre les deux pays.

Elle n’a pas indiqué qu’ils se sont rencontrés, ce qui signifie que la « coïncidence » de Kigali est la première entre les chefs de la diplomatie de l’Algérie et de Paris depuis l’éclatement de la crise il y a environ un mois.

La France a l’intention d’organiser une conférence internationale sur la Libye dans la capitale française, Paris, le 12 novembre, et l’agence de presse française a déclaré que l’Algérie n’avait pas confirmé sa participation à cette conférence, ce qui indique implicitement que la France a invité l’Algérie, mais n’a pas reçu de réponse positive de sa part.

Le souvenir des relations algéro-françaises rappelle un incident survenu dans les années 90 du siècle dernier, entre l’ancien président Liamine Zeroual et son homologue français de l’époque, Jacques Chirac, en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies, où le président français a voulu rencontrer son homologue algérien loin des objectifs des caméras, mais le président Zeroual a refusé cette rencontre en raison de la condition préalable française.

Les relations algéro-françaises connaissent une tension sans précédent, après les déclarations provocatrices et irresponsables du président français Emmanuel Macron, dans lesquelles il a mis en doute l’existence d’une nation algérienne avant la brutale occupation française de l’Algérie en 1830.

En réaction, l’Algérie a rappelé son ambassadeur de France et a empêché les avions de guerre français de passer dans l’espace aérien algérien. Ce développement signifie que la fuite de la partie française de la réunion de Kigali des chefs de la diplomatie des deux pays est intentionnelle.

Mohamed Meslem

Echouroukonline, 27/10/2021

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