Algérie-France : Paris encore loin du compte. Aucun signe majeur n’est venu dissiper ce gros malentendu entre les deux pays
La crise dans les relations entre l’Algérie et la France perdure. Aucun signe majeur n’est venu dissiper ce gros malentendu entre les deux pays depuis que l’Algérie a haussé le ton en rappelant, notamment, son ambassadeur en France pour « consultations ».
Pour combien de temps encore les deux pays vont se tourner le dos ? Nul ne le sait. La toute récente rencontre entre Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, et son homologue français, Jean-Yves Le Drian, a été interprétée comme un possible signe positif dans le retour à la normale dans les relations bilatérales. Les deux ministres se en effet rencontrés dans la capitale du Kigali, lors d’une rencontre entre l’Union africaine et l’Union européenne. Et c’est le ministre français qui en a fait l’annonce.
« Je l’ai croisé, nous avons eu un échange de courtoisie », a dit Le Drian à l’agence AFP, en parlant de son homologue algérien. Selon le chef de la diplomatie française, les deux ministres ont parlé notamment de la transition en Libye. La question de ce pays sera au centre d’une conférence le 12 novembre prochain à paris.
De nombreux observateurs considèrent que cela n’a été qu’un simple échange protocolaire entre les deux ministres et que, par voie de conséquence, il n’y a aucun signe pouvant attester d’un pas important pouvant concourir au dégel dans les relations entre paris et Alger. D’ailleurs, estime-t-on encore, les deux ministres, comme l’a explicitement indiqué le Drian, se sont juste « croisés » dans les couloirs du lieu de la conférence et qu’il n’a pas été question d’une véritable rencontre ou d’une discussion sérieuse. Mais cela demeure un signe qui atteste que les ponts ne sont pas totalement rompus entre les deux pays malgré la gravité de la crise provoquée, faut-il encore le rappeler, par le président français, Emmanuel Macron.
Ce dernier a tenu des propos pour le moins offensants à l’adresse de l’Algérie lorsque, lors d’une rencontre avec des jeunes issus de l’émigration comme rapporté par le journal le Monde, il s’en est pris au pouvoir algérien et surtout en s’interrogeant sur l’existence de la Nation algérienne. La riposte de l’Algérie à cette grave entorse aux us et coutumes diplomatiques, a été immédiate.
Alger a ainsi rappelé son ambassadeur en France pour « consultations ». L’Algérie a aussi interdit le survol de son territoire par les avions militaires français. Depuis, et cela fait presque un mois, la situation est caractérisée par le statu quo. La partie française, sans doute surprise par cette ferme réaction algérienne, donne l’impression de tergiverser ne sachant plus comment réparer ses torts.
L’Algérie posé nombre de conditions pour un retour à la normale. « La France doit oublier qu l’Algérie a été un jour une colonie française » a indiqué le président de la République, Abdelmadjid Tebboune en exigeant de la France « le respect total de l’é at algérien ».
Par : KAMEL HAMED
Le Midi Libre, 27/10/2021