Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, MINURSO, ONU, Christopher Ross,
L’ancien médiateur de l’ONU pour le Sahara occidental de 2009 à 2017, l’américain Christopher Ross, a publié dans un long tweet son témoignage sur sa mission comme envoyé spécial onusien.
Le diplomate américain a surtout imputé l’impasse actuelle dans l’ancienne colonie espagnole aux atermoiements et autres manœuvres du royaume marocain, préconisant notamment une nouvelle approche pour le nouveau envoyé spécial, qui vient d’être nommé récemment.
Il a expliqué également qu’il faudra revoir la mission et le rôle de la Minurso, qui ne devrait pas se limiter à des tâches de déminage ou de surveillance du cessez le feu, mais à élargir son travail à l’observation des atteintes aux droits de l’homme, notamment chez les populations civiles sahraouies.
Ross a évoqué dans son témoignage son rôle à l’époque, qui était de faciliter les négociations entre le Polisario et Rabat, dont les positions étaient opposées. Il a expliqué comment le Maroc refuse l’organisation d’un référendum d’autodétermination, en maintenant seulement son plan de l’autonomie, car il sait que le résultat serait pour l’indépendance du territoire.
Selon Ross, la proposition d’inclure une mission de protection des droits de l’homme à la Minurso, faite en 2000, a été rejetée sans aucune raison. Il indiqua que Rabat sait que cette proposition serait fatale également pour son régime, car elle va permettre de découvrir sa répression, ses violations et ses dépassements.
Après avoir noté les entraves contre le travail des anciens émissaires de l’ONU, le diplomate américain a dénoncé la politique marocaine, aidé par son allié la France, qui craint que le Maroc ne soit déstabilisé par un règlement onusien de la question sahraouie.
Il estime qu’il faudra aux Nations unies de revoir les missions de la Minurso, d’inclure la protection des droits de l’homme dans le territoire, de donner de larges prérogatives au nouveau envoyé spécial.
Pour rappel, Christopher Ross a déclaré le mois dernier que c’est l’attitude marocaine qui a poussé les émissaires de l’ONU à jeter l’éponge, dont James Baker, qui a démissionné en 2004 lorsque le palais royal avait annoncé son plan d’occupation de facto, alors qu’il avait accepté la solution de cessez le feu et un référendum en 1991.
Le Jeune Indépendant, 25/10/2021
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