L’Algérie renforce le front malien contre les manœuvres françaises. Les signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali se sont réunis à Alger pendant deux jours
Les signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali se sont réunis à Alger pendant deux jours, et l’Algérie a obtenu l’engagement de mettre en œuvre les dispositions émanant de la voie algérienne et le plein respect des décisions qui seront prises à cet égard également.
L’Algérie, en sa qualité de superviseur du leadership de la médiation internationale et de chef du comité de suivi de l’accord pour le rétablissement de la paix et de la stabilité au Mali, a tenu à réunir les parties à la crise au Mali et les a exhortées à accélérer l’arrangement de la maison interne, en accélérant la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali émanant de la voie algérienne pour bloquer les manœuvres étrangères, et la réunion a été organisée par l’envoyé spécial algérien chargé de la région du Sahel et de l’Afrique, Boudjemaa Delmi.
La délégation malienne qui a participé à la réunion d’Alger comprenait le ministre de la réconciliation nationale, le colonel Ismail Ouaghi, et des représentants des mouvements signataires de l’accord d’Alger. Ils ont discuté des questions liées aux moyens de faciliter la mise en œuvre rapide des dispositions de l’accord d’Alger. Les participants se sont engagés à poursuivre les discussions dès leur retour à Bamako afin de soulever toutes les questions en suspens qui ont jusqu’à présent entravé la réalisation du chemin de la paix et de réunir les meilleures conditions pour la tenue de la prochaine session du Comité de suivi.
L’accord de paix a été signé en 2015 en Algérie, mais les parties maliennes ne se sont pas engagées dans sa mise en œuvre malgré les tentatives algériennes répétées, qui se sont souvent heurtées à des obstacles, attribués par les connaisseurs du dossier, à la présence militaire française dans ce pays, qui a joué un rôle déstabilisateur au lieu du rôle qu’on lui a confié, qui est de maintenir la sécurité, en soutenant certaines parties au détriment d’autres.
L’Algérie et le gouvernement malien insistent sur la nécessité de réunir les parties à la crise dans ce pays pour régler ce dossier par le dialogue, qui a abouti à des éléments recommandés par la communauté internationale, sous la houlette des Nations Unies, alors que la France va imposer une solution militaire, profitant de l’opération Barkhane qu’elle a lancée pour imposer son choix au peuple malien, sous prétexte de lutter contre le terrorisme.
Alors que les partis maliens étaient réunis en Algérie, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a critiqué ce que fait la France au Mali.
Il a déclaré, dans des propos rapportés par Russia Today samedi : « Nous considérons les déclarations de la France concernant le Mali comme une ingérence dans ses affaires intérieures et nous avons exprimé notre solidarité avec le Mali. L’Algérie rejette toute présence militaire en Afrique, et nous reconnaissons le droit des pays amis à prendre des dispositions pour se défendre ».
Il ressort clairement des propos du chef de la diplomatie algérienne qu’ils s’adressent explicitement à la France, qui semble vouloir encore jouer le rôle du gardien des anciennes colonies, à l’origine de la déclaration du président de la République qui, lors de sa dernière rencontre avec les médias, a appelé Paris à oublier que l’Algérie était une ancienne colonie.
Le Premier ministre malien, Choguel Maiga, a accusé les éléments de l’armée française sur le sol malien de former et de protéger des groupes armés extrémistes dans les régions du nord-est de son pays et près de la frontière sud de l’Algérie et d’empêcher l’armée malienne de les atteindre, ce qu’il a qualifié de dangereux et de contradictoire avec la mission des troupes françaises sous couvert de la mission des Nations unies pour le rétablissement de la stabilité et de la sécurité au Mali.
Echourouk online, 24/10/2021