ONU : Une réputation à restaurer

ONU : Une réputation à restaurer. A l’occasion de la Journée des Nations Unies, Guterres a appelé le monde à l’union derrière les idéaux sur la base desquels a été fondée l’Organisation en 1945.

Ce dimanche 24 octobre, les Nations unies célèbrent leur Journée. Dans son message adressé à cette occasion, son Secrétaire général a appelé le monde à l’union derrière les idéaux sur la base desquels a été fondée l’Organisation en 1945. «Les valeurs qui ont alimenté la Charte des Nations unies au cours de ces 76 dernières années – la paix, le développement, les droits de l’homme et les opportunités pour tous – n’ont pas de date d’expiration», a indiqué Antonio Guterres. Conscient des mécontentements exprimés régulièrement par les Etats membres, mais aussi des attentes et aspirations que l’ONU continue de susciter, il ne manquera d’exhorter les Etats à mieux faire : «Soyons à la hauteur de la promesse du potentiel et de l’espoir des Nations unies», a-t-il déclaré. Il est vrai qu’en 1945, l’organisation était porteuse d’espoir pour un monde en ruine, à peine sorti des abîmes de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, au fil des ans, les Nations unies ont perdu de leur crédibilité. Aujourd’hui, plus d’un demi-siècle après sa fondation, l’Organisation est souvent critiquée pour son manque d’efficacité et son incapacité à prévenir les conflits et les crises. En effet, même si les Nations unies couvrent tous les aspects, droits de l’homme et développement humain notamment, par l’intermédiaire de ses nombreuses agences, il n’en reste pas moins que pour le commun des mortels, elles sont évaluées à l’aune de sa seule mission de maintien de paix et de sécurité internationales. «La pertinence des Nations unies en matière de sécurité internationale est de plus mesurée par leur efficacité à prévenir le génocide et les guerres civiles», avait souligné un ancien fonctionnaire de l’ONU. Or, à sa décharge, l’organisation onusienne est otage des membres permanents du Conseil de sécurité qui, parfois, ont constitué un obstacle empêchant l’ONU de respecter sa charte ou même d’agir efficacement sur un conflit pour éviter sa complexification, et partant, qu’il ne dure dans le temps. Les exemples ne manquent pas. Les crises en Syrie, en Libye, au Yémen soulignent les défaillances de l’ONU.
Et même si pour ses défenseurs, «l’ONU a été une instance utile pour aider les superpuissances à éviter une confrontation directe dans des conflits régionaux dans lesquels elles avaient des intérêts concurrents», il y a lieu néanmoins de leur rappeler que désormais, ces puissances sous-traitent avec des acteurs locaux ou régionaux et que leurs intérêts sont préservés par les guerres par procuration. Plus encore, ce sont ces superpuissances qui refusent que les choses changent au sein de l’ONU. Pourtant, depuis 1945, le rapport des forces a considérablement changé, et de nouvelles puissances régionales ont émergé. Dès lors, il est tout à fait légitime qu’elles puissent aspirer à ce que la nouvelle réalité géostratégique et économique contemporaine se reflète au niveau des Nations unies. C’est dire que ceux qui sont pour le statu quo au sein de l’organisation ne pourront pas empêcher indéfiniment la mise en œuvre d’une réforme constitutionnelle seule à même de restaurer sa réputation entachée.

Nadia Kerraz

El Moudjahid, 24/10/2021

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