Maroc : Échecs recommencés du Makhzen.

Maroc : Échecs recommencés du Makhzen. Le royaume de Mohamed VI continue de collectionner les échecs sur la scène diplomatique malgré sa lune de miel avec l’entité sioniste.

Le royaume de Mohamed VI continue de collectionner les échecs sur la scène diplomatique malgré sa lune de miel avec l’entité sioniste. Hier une délégation informelle du Maroc emmenée par l’ambassadeur de ce pays en Afrique du Sud, qui s’était introduite insidieusement sans être invitée à la réunion du traité « Pelindaba » visant à faire de l’Afrique un continent sans armes nucléaires (AFCON), a été renvoyée par les organisateurs. Et ce fut une double peine pour sa Majesté puisque la délégation de la République sahraouie quant à elle a participé aux travaux en tant que membre à part entière.

Il y a une semaine, le Maroc avait essuyé indirectement une autre gifle quand l’écrasante majorité des ministres des Affaires étrangères de l’Union Africaine avait accablé le président de la commission africaine Mohamed Moussa Faki qui a décidé de manière unilatérale d’accréditer l’ambassadeur de l’entité sioniste en qualité de membre observateur de l’UA lors de la réunion du conseil exécutif les 14 et 15 de ce mois à Addis-Abeba. Faki a ainsi entendu des vertes et des pas mûres notamment de par les poids lourds de l’Union Africaine à l’instar des MAE du Nigéria, d’Égypte et d’Afrique du Sud.

Et comme il fallait s’y attendre, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra qui a fait un grand lobbying pour faire avorter cette accréditation, a porté l’estocade dans son intervention en soulignant que l’UA qui a quasiment épousé la cause palestinienne, n’a pas vocation à accueillir en son sein une force d’occupation. Le Maroc qui a usé de proxénétisme diplomatique pour introduire son parrain, Israël, au sein de l’Union Africaine, s’est curieusement tu lors de ce débat.

Une attitude somme toute compréhensible de la part d’un pays pris en flagrant délit de manœuvres malsaines visant à faire voler en éclat l’organisation continentale dont il ne contrôle rien et où siège la République sahraouie en tant que membre fondateur. Signe que le royaume perd sur tous les tableaux, le Congrès américain a bloqué jeudi le budget devant servir à financer la construction du fameux consulat des États Unis à Dakhla occupée offert par Donald Trump à M6 comme cadeau en contrepartie de la reconnaissance par le Maroc de « l’État d’Israël » et l’établissement des relations diplomatiques avec lui.

Le Makhzen apprend à ses dépens que la promesse de Trump n’engage pas forcément Biden. Le roi et sa cour se sont en quelque sorte « trumpé »! Et c’est tant mieux pour la cause sahraouie qui reprend ses droits et sa légitimité auprès de la première puissance mondiale.

De fait, le Maroc est désormais dans une très mauvaise posture. Il ressemble à cette femme qui est séduite puis abandonnée sans trop savoir pourquoi, pour reprendre une formule bien inspirée de l’ancien ambassadeur de France aux Nations unis. Et comme pour ne rien arranger, le royaume de l’intrigue risque de ne plus recevoir le gaz algérien si notre pays décidait d’ici à la fin du mois de ne pas reconduire l’accord de dix ans qui permet au pays de M6 de faire fonctionner une bonne partie de son industrie. Ce n’est donc pas uniquement un échec au roi mais un échec intégral aux conséquences imprévisibles pour une monarchie de plus en plus contestée au niveau interne.

Imane B.

L’Est Républicain, 23/10/2021