Algérie: L’étau se resserre sur les spéculateurs. Le gouvernement compte sévir contre les commerçants véreux et spéculateurs de tous genres. Après l’adoption de la loi réprimant la spéculation, portant la condamnation des contrevenants de 30 ans de prison ferme jusqu’à la perpétuité, le ministère du Commerce s’attèle à mener à bien ces mesures sur le terrain.
En plus des commissions de contrôle mixte créées au niveau de chaque wilaya, et constituées de représentants du ministère du Commerce, de l’Intérieur et des Finances, le département de Kamel Rezig ne compte pas baisser les bras face aux adeptes de l’anarchie et de la déstabilisation. En effet, M Rezig a présidé, jeudi par visioconférence, une réunion de coordination avec les directeurs du commerce régionaux et de wilayas. Une réunion au cours de laquelle a été évoquée la mise en œuvre des mesures relatives à la régulation des marchés et à la poursuite des opérations de contrôle sur les dépôts de stockage et les chambres froides non déclarées.
A cette occasion, le ministre a appelé les directeurs de commerce à suivre de près les opérations de commercialisation des marchandises saisies à travers le territoire national, en respectant le prix fixé dans le cadre de la loi, et ce en coordination avec les parties concernées au niveau local. Il a en outre souligné « l’impératif de poursuivre les opérations de sensibilisation des commerçants à la nécessité d’utiliser les factures dans toutes leurs transactions commerciales ».
De son côté le président de l’ANCA, M Hadj Tahar Boulenouar a invité les commerçants à déclarer, au niveau des directions locales du commerce, les locaux et entrepôts réservés au stockage afin d’éviter d’être taxés comme spéculateurs par les agents de contrôle. Rappelant la gratuité de la procédure de déclaration, il a mis en garde les commerçants contre le non accomplissement de cette démarche, d’autant que les propriétaires d’espaces de stockage non déclarés sont considérés comme des spéculateurs dans cette nouvelle loi.
Dans le même contexte, M. Boulenouar s’est félicité de la nouvelle loi sur la lutte contre la spéculation présentée dimanche dernier en Conseil des ministres sous la présidence du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et qui prévoit une peine maximale allant jusqu’à 30 ans de prison et la perpétuité pour les individus impliqués dans le crime de la spéculation.
Pour le président de l’ANCA, l’éradication de ce fléau, nuisible au consommateur, au commerçant et au producteur, appelle à un traitement de ses causes, à savoir le monopole de certains commerçants et les perturbations enregistrées dans la production, outre la mauvaise organisation des marchés de gros. Sur un autre chapitre, le ministre du Commerce a affirmé qu’il n’y avait aucune pénurie d’huile de table, ajoutant que la spéculation et les rumeurs étaient derrière le déséquilibre entre l’offre et la demande en raison d’une forte demande par les citoyens sur ce produit de base. « A chaque fois qu’une pénurie est enregistrée, de nouvelle quantités sont mises sur le marché pour y remédier », a-t-il rappelé, ajoutant que la crise de l’huile de table provoquée en Ramadhan dernier avait coûté à l’Etat 13 mds DA d’indemnisations au profit des opérateurs, d’autant que ce qui a été consommé pendant le seul mois de Ramadhan équivaut à la quantité consommée en 5 mois.
Concernant la pomme de terre, dont les prix ont récemment augmenté à 140 Da/kg dans certaines régions du pays, le ministre a expliqué qu’après la levée des mesures de confinement et la réouverture des restaurants et hôtels, des revendeurs « malhonnêtes » ont stocké d’importantes quantités de ce produit à des fins de spéculation, provoquant un déséquilibre entre l’offre et la demande.
Le chiffre d’affaires, 23/10/2021